Saint-Apollinaire : un petit lac caché au-dessus de celui de Serre-Ponçon

En ce matin d’été (reportage réalisé en août 2023), le soleil ne rayonne pas encore pleinement. Mais, à la lisière d’une forêt domaniale, le lac de Saint-Apollinaire a déjà revêtu ses habits de carte postale où les sommets environnants se reflètent dans l’eau. Mais les quitte-t-il vraiment ? « C’est un paradis sur terre ici, sourit Régine Reboul. Il y a le paysage, la tranquillité… Cet endroit dégage une énergie. »

Comment s'y rendre ?

Au village de Sait-Apollinaire, prendre la D509T, pour se garer sur les parkings dédiés. Ou s’y rendre à pied depuis la commune… en jetant un œil curieux devant les sculptures du ferronnier d’art Élie Huriez, à observer depuis la route dans le jardin d’un particulier.

« C’est une fierté, un joyau, un écrin »

Quand vous êtes aux abords des 5 900 m² du lac glaciaire, en surplomb des 28 km² de Serre-Ponçon, vous êtes dans le « quartier » de la sexagénaire, qui vit ici depuis neuf ans et gère le Bistrot Saint-André où l’on croise campeurs, randonneurs et baigneurs.

« C’est une fierté, un joyau, un écrin, notre petit plus. En hiver, on en parle comme du “petit Canada” », abonde Daniel Bey, le maire de Saint-Apollinaire, 196 âmes au dernier recensement – le double l’été. La baignade, non surveillée, se fait en responsabilité. Et sans chiens, merci : ils doivent être tenus en laisse.

« Une bonne température et des vues magnifiques »

Ce qui a motivé Olivia et Baptiste, deux Manosquins d’un groupe de quatre adultes et cinq enfants ? « C’est accessible, il n’y a pas grand monde et c’est très nature », signale Baptiste. Ils se sont rendus au lac, à pied, depuis un chalet familial situé à une heure et demi de là, à Réallon. « J’y suis venue petite, à leurs âges, sourit Olivia en évoquant les enfants. Et 30 ans plus tard, on revient. » Au loin, vététistes et randonneurs continuent de défiler.

« Ne leur dites pas où c’est ! », s’amuse Lars, venu avec sa compagne Frederyka et sa fille Lena depuis les Pays-Bas. Mais comment a-t-il su que Saint-Apollinaire existait ? Ce lac dont il apprécie « une bonne température », « des vues magnifiques » et un flot d’estivants plus modéré. « Mes parents venaient ici. Ils m’avaient parlé d’un petit camping, quelque part… » Le Néerlandais a retrouvé la trace de ce souvenir parental. Baignade d’abord, randonnée ensuite.

Frederyka, Lena et Lars en vacances en août 2023. Photo Le DL/Vincent Ollivier
Frederyka, Lena et Lars en vacances en août 2023. Photo Le DL/Vincent Ollivier

Le lac n’est toutefois pas un inconnu. Les Vosgiens Sarah et Jonathan, avec leurs fils Eden et Marceau, l’ont découvert sur Internet. « Ça nous semblait plus sauvage, plus familial, moins fréquenté. » Bingo : sur la route entre Gérardmer et la Méditerranée, ils y ont trouvé la quiétude recherchée. « C’est sûr et certain que ça plaît, observe Régine Reboul. C’est un endroit magique. »

Greg LeMond, triple vainqueur du Tour de France, y est venu pêcher

Demandez aussi à la famille Béraud, au village depuis plusieurs générations. « Les gens du département et du bassin gapençais sont toujours venus au lac de Saint-Apollinaire pour pique-niquer », appuie Josiane, la mère. Elle livre une anecdote : même le cycliste américain Greg LeMond, triple vainqueur du Tour de France, s’y est rendu pour pêcher. Son fils Frédéric souligne aussi la beauté quotidienne de la commune et de son lac. Gare, toutefois, à ce que le tourisme ne dénature pas l’endroit.

Profiter en douceur, c’est le mantra voulu au Bistrot Saint-André. Régine Reboul limite à 25 le nombre de couverts. « Les gens travaillent toute l’année. Ce n’est pas pour leur dire : “Dépêchez-vous, il y a un autre service !”. » Sur sa terrasse, elle aimerait que les vacances d’été soient découpées par zone. L’équipe municipale, de son côté, a déjà pris des mesures pour se prémunir de bivouacs trop anarchiques. La qualité des eaux de baignade, enfin, est vérifiée par l’Agence régionale de santé.

Tout cela, Guilhem, du haut de ses quatre ans, ne s’en préoccupe guère. « Le caractère plus montagnard et moins tourisme de masse », a séduit Anne, sa grand-mère. Mais pour le garçonnet aux pieds dans l’eau, d’autres “habitants” ont toute son attention. « Je suis venu pour voir les poissons, parce que je suis spécialiste des animaux des rivières et des lacs », s’enthousiasme-t-il.

Empoissonné à intervalles réguliers , le lac est en effet un lieu de pêche à la mouche en no-kill. « Il y a aussi des écrevisses à pattes blanches, une espèce protégée et surveillée par le parc des Écrins », complète Daniel Bey. À Saint-Apollinaire, la qualité de vie, c’est vraiment un objectif pour tous.

Article issu du Dauphiné Libéré

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