Le long des gorges de l’Arc, qui remontent la Haute-Maurienne, l’ensoleillement n’est pas toujours au rendez-vous. Mais prenez la route qui part sur la rive droite, depuis Modane, et vous débarquez sur un plateau chaudement baigné par les rayons. Bienvenue à Aussois, station familiale et village de caractère à la situation géographique privilégiée dont la croissance démographique récente traduit l’attractivité.
Si les pistes de ski ne sont pas loin, elles ne sont évidemment pas la seule raison de s’attarder dans cette commune aux ruelles étroites et sinueuses, déjà présentes sur le cadastre sarde tracé au début du XVIIIe siècle. « C’est un village ancien, resserré autour de son église et de son clocher qu’on voit de loin », décrit Alain Marnézy.
Maire de la commune pendant plus de vingt ans, cet enfant d’Aussois aime vanter les mérites de son cher adret. « Avec ses maisons groupées, ses fontaines en pierre, ses lavoirs où coule encore de l’eau et son four communal, le village dégage une atmosphère chaleureuse », assure-t-il.
La dent Parrachée en point d’orgue
Si les ruelles sont une invitation à la flânerie, les alentours poussent aussi à la contemplation. Surplombé par la dent Parrachée, dont le glacier résiste encore, ou bien par le plus modeste mais tout aussi joli Rateau d’Aussois, le village jouit d’une situation qui force l’admiration des locaux comme des visiteurs, qui y viennent tout au long de l’année pour apprécier le paysage.
Avec 45 % de son territoire dans le cœur du Parc national de la Vanoise, la commune est évidemment un départ de balades de premier choix, que ce soit pour aller visiter les colonies de bouquetins qui y ont élu domicile, ou pour s’élever jusqu’aux deux barrages EDF de Plan d’Aval et Plan d’Amont.
À Aussois, le patrimoine est aussi historique, puisqu’on peut y admirer la Barrière de l’Esseillon, un ensemble de cinq fortifications édifiées au temps où la Savoie faisait partie du royaume de Sardaigne. Depuis le village, on distingue le fort Marie-Christine, qu’on peut atteindre en moins de dix minutes à pied.
Une fois arrivé devant ce bâtiment, le visiteur peut admirer le reste des constructions, dont la plus grande, le fort Victor Emmanuel, à proximité de laquelle on retrouve une petite guinguette.
Ces forts n’ont pas été installés là par hasard, puisque cette grande barrière calcaire, qui barre perpendiculairement la vallée, est un verrou naturel. S’ils n’ont pas subi l’épreuve du feu, ils ont toutefois joué un rôle de dissuasion envers les troupes françaises qui auraient pu vouloir franchir le col du Mont-Cenis pour venir affronter les Sardes. Devenus propriétés de la France à partir de 1860, ils ont ensuite servi de prison militaires ou encore de lieux d’entraînement.
Aujourd’hui, ce patrimoine est mis en valeur dans les trois bâtiments qui ont été réhabilités, au fort Victor-Emmanuel, au centre culturel du fort Marie-Christine ou encore au musée de la Redoute Marie-Thérèse.