Un bijou, un paysage de carte postale. Un beau village, forcément. L’Ardèche des sources et volcans, ce n’est ni encore la montagne ardéchoise, ni vraiment le bassin d’Aubenas. À 430 mètres d’altitude, l’un de ses fleurons, Jaujac, reste attractif grâce à ses commerces, dynamique avec ses trente associations et sa grande fête autour du 15-Août. Mais toujours ouvert sur la balade en forêt, l’oxygénation. À deux pas de la place Saint-Bonnet, en s’avançant vers le Chastelas, le vieux village, un simple regard permet d’apprécier le décor.
Population : 1253 habitants
Gentilé : Jaujaquois, Jaujaquoise
Altitude : 332 m – 1207 m
Au carrefour de trois climats
Christian Rieu, président de l’association locale Histoire et patrimoine de l’ancien mandement de Jaujac, prend le temps d’admirer les montagnes environnantes. Avec des sommets entre 1 000 et 1 500 mètres d’altitude, la chaîne du Tanargue veille sur son bijou. « Nous sommes au carrefour de trois climats, méditerranéen, semi-méditerranéen et continental. Le Tanargue tire son nom du dieu celte Taranis Arga (le dieu du tonnerre). Il semblerait que l’on ait sur ces sommets l’une des plus grosses pluviométries. » Si les épisodes cévenols déchaînent leur colère plus haut, Jaujac semble comme à l’abri. Sous un jeune regard protecteur…
Siège du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, le domaine de Rochemure offre de beaux espaces pour la promenade. Il rappelle l’héritage de la castanéiculture, de l’élevage. Et annonce le chemin vers la Coupe de Jaujac. N’y voyez pas une allégorie sportive mais une mini-randonnée, quelques pentes douces à gravir pour entrer au cœur du volcan du Peschier. Christian Rieu joue le guide : « Il est de type strombolien, vieux d’environ 12 000 ans, ce qui fait de lui un des derniers volcans en activité de France, avec sa source d’eau minérale pétillante et ferrugineuse. »
C’est un quartier pittoresque, en étages, que l’on atteint en traversant le pont romain, qui soit dit en passant ne le serait pas vraiment. De là, en grimpant quelques marches de la calade, la vue panoramique en met plein les yeux. Le Tanargue à droite, le volcan en face, et l’immensité de l’horizon pour rêver.
Le Chastelas, c’est l’histoire de Gaudiacum, devenu Gaugeac au Moyen-Âge puis Jaujac, du nom de la première famille de nobles locale. Le Chastelas, c’est le cœur du village historique, au bord du rafraîchissant Lignon, à l’abri des coulées basaltiques.
Il y eut ici, jadis, un château, des tours, un donjon. S’il n’en reste aujourd’hui plus que des ruines, l’esprit demeure. Le Chastelas, c’est la force de l’histoire, la beauté du paysage, l’identité des Jaujacquois.
Une extraordinaire variété géologique
Le Peschier attire les curieux, les férus de géologie. Qui peuvent d’autant plus satisfaire leur savoir en s’intéressant aux coulées basaltiques que Jaujac partage avec sa voisine Fabras sur 5 kilomètres, « les plus belles d’Europe » selon le Touring club de France.
Notre guide l’explique : « Il y a une extraordinaire variété géologique dans la vallée du Lignon. Nous avons une opposition entre granite et basalte. Jaujac est un lieu de stage important pour l’école de Géologie de Nancy depuis très longtemps. » Une attraction de plus que ne remarquent peut-être pas les touristes férus de trempette. Ici, le Lignon offre ses gourds, ses petites plages plus ou moins secrètes, plus ou moins accessibles. L’été est chaud à Jaujac, ce qui peut multiplier la population par cinq ou dix entre juillet et août.
À Jaujac, il fait bon vivre les pieds dans l’eau ou dans le rond. Au centre du village, à deux pas de l’église, c’est la place qui devient le poumon, le centre de vie. Paradis des pétanqueurs, ceinturés par les cafés et ses terrasses, le Champ-de-Mars et sa fontaine réunissent toutes les générations. Pour jouer, danser ou passer du bon temps. Christian Rieu le formule ainsi : « Quand on vit à Jaujac, on ne repart pas. »