Certes, au nord-ouest du massif, La Grave a la Meije, et personne ne lui enlèvera son sommet. Mais en ce qui concerne les Écrins, la commune nouvelle de Vallouise-Pelvoux – Vallouise et Pelvoux ayant fusionné en 2017 – a tous les autres
Population : 1178 habitants
Gentilé : Vallouisien, Vallouisienne
Altitude : 1106 m – 4102 m
Jugez du peu : sur le territoire communal se trouvent donc la Barre des Écrins (4101 m), qui était le point culminant de la France avant l’annexion de la Savoie en 1860, ainsi que son Dôme de neige (4009 m), l’Ailefroide (3954 m), le Mont Pelvoux (3943 m), le Pic Sans Nom (3913 m), le Pic Coolidge (3775 m), Roche Faurio (3775 m) ou encore Les Agneaux (3664 m). Pas moins.
Cette véritable Terre promise de l’alpinisme s’approche par la célèbre route qui mène au Pré de madame Carle (au funeste destin), au-delà du hameau d’Ailefroide. Un dernier message de bonne fortune vous sera adressé à la bien-nommée chapelle Notre-Dame-du-bon-Secours, dont vous apprécierez le petit clocheton charpenté. Plus loin, c’est sauvage. Au bout de la route, un amphithéâtre grandiose de roches et de glace s’ouvre devant vous. Les mots manquent devant cette nature époustouflante, qui renvoie l’homme à sa condition de petite chose. Au-delà, c’est la haute-montagne.
Qui est-elle, cette fameuse madame Carle ? Est-ce, au début du XVIe siècle, une bourgeoise volage, assassinée par son mari jaloux ? Celui-ci aurait assoiffé la mule que son épouse montait, et l’animal serait alors jeté dans le torrent de Saint-Pierre ?
Si cette légende existe localement, le problème, c’est qu’elle existe aussi ailleurs. Un fabliau, publié vers 1450, raconte des événements similaires, se déroulant en Provence et se concluant au fond du Rhône. Une variante grenobloise, avec une femme infidèle, une mule, et des herbes empoisonnées, circule également dans le Dauphiné.
Il y a une seconde histoire : Louise et Geoffroy ont un fils, Antoine Carle, qui à son tour a épousé une Louise. L’histoire dit qu’Antoine Carle meurt jeune et c’est sa femme qui gère ses biens. Le nom de Pré de Madame Carle, viendrait de la bravoure de cette femme, restée seule et gérant les affaires de sa famille.
Habitat typique du Briançonnais
Cette débauche de paysages magnifiques nous ferait presque oublier les villages de Vallouise et de Pelvoux, et leur chapelet de hameaux discrets (Rière Pont, le Villard, Puy Aillaud, le Petit Parcher, le Grand Parcher, la Casse, Le Poët, le Sarret, le Fangeas, Saint-Antoine, les Claux et Ailefroide) disséminés le long du Gyr et de l’Onde.
L’ambiance y est fraîche, même au plus fort de l’été. C’est là, au bord de l’eau vive, que l’on découvre Vallouise, identifiable de loin grâce à son clocher de 45 mètres avec sa flèche terminale octogonale en pierre et ses pyramidions d’angle. À ses pieds, le sol est pavé, et les ruelles serpentent entre les maisons typiques du Briançonnais, à arcades et galeries, où séchaient autrefois les récoltes.
Ici, l’habitat fait corps avec la montagne environnante. Les ruelles laissent flotter cette impression de refuge contre les éléments. À Vallouise, remarquez au passage la maison de Bardonnèche et son intéressant cadran solaire, tracé en 1840 par le maître piémontais Zarbulla. C’est l’une des anciennes maisons de notable, que l’on reconnaît à leurs balcons ornés de magnifiques voûtes en pierre.