François de Bonne, duc de Lesdiguières, a accompli de grands exploits aux XVIe et XVIIe siècles : pendant les guerres de religion, il a par exemple pris Gap, puis Grenoble, aux catholiques. Il a fortifié et modernisé cette dernière ville et fait construire, au-dessus du Drac, l’audacieux pont de Claix, l’une des sept merveilles d’un Dauphiné qu’il défendra bec et ongles, notamment contre le duc de Savoie. Bref, un grand homme, dernier connétable de France.
Population : 2048 habitants
Gentilé : Saint-Bonnetier, Sainte-Bonnetière
Altitude : 939 m – 2440 m
« Et il est né à Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans la maison qui accueille aujourd’hui La Poste ! », s’amuse Jean-Yves Garnier, enseignant à la retraite et habitant depuis une trentaine d’années de « ce village où il fait bon vivre ». Il ajoute : « Ce n’est d’ailleurs pas la seule personnalité liée à la commune puisque la photographe mondialement connue Vivian Maier a vécu ici pendant son enfance. Sa mère était originaire de la vallée, un musée lui est aujourd’hui consacré ».
Du beau monde est donc venu à Saint-Bonnet, avec une exception notable : Napoléon n’est pas passé par là. On est pourtant situé le long du célèbre itinéraire qu’il emprunte en 1815 pour remonter vers Paris. « Oui, mais voilà, le maire de Saint-Bonnet, à l’époque, était un royaliste ! Il n’est pas venu à la rencontre de l’Empereur » poursuit Jean-Yves Garnier. Qu’importe, Napoléon passe donc par le village d’à côté, La Fare, et rencontre les Royalistes plus loin, à Laffrey.
L’histoire impériale n’a heureusement pas porté préjudice à Saint-Bonnet, qui bénéficie, aux portes du Haut-Drac et du Valgaudemar, d’un bassin de vie actif. « Bourg-centre du Champsaur, Saint-Bonnet, avec ses 2000 habitants, s’impose comme le centre économique de toute la vallée (qui compte 8000 habitants). Beaucoup de gens peuvent vivre ici et travailler à Gap, mais l’inverse est aussi vrai. » Le cadre de vie est attractif, le centre du village est charmant.
Voilà une petite chapelle curieuse, ornée de drôles de poupées, située au hameau de l’Aubérie, entre Bénévent et les Infournas. Cette chapelle, officiellement chapelle Saint-Grégoire, est plus connue localement sous le nom de chapelle des « Petètes », un mot patois qui signifie « poupées ».
Ces statuettes aux visages ronds, à l’étonnement affiché, l’air naïf, sont l’œuvre d’un berger et sculpteur, Jacques Pascal. Elles représentent plusieurs figures chrétiennes, dont le saint Patron de la chapelle, Grégoire le Grand.
Il existe aussi une version romantique de l’histoire, selon laquelle Jacques Pascal aurait cherché avec ses statuettes à reproduire les traits d’une jolie bergère, appelée Marie, croisée sur le chemin de l’alpage.
Entre le Dévoluy et les Écrins
« Il faut se balader dans les petites ruelles pavées, arpenter les venelles voûtées et découvrir les tounes de la place aux herbes, ces petites arcades qui, à l’époque, permettaient d’entrer dans les granges, en bas. Les gens habitaient au-dessus », raconte encore Jean-Yves Garnier. Le bocage de la verdoyante vallée du Champsaur, cadre naturel de Saint-Bonnet, ne laisse que peu de doutes sur la nature agricole, depuis toujours, des Saint-Bonnetiers.
« Il y a encore cinquante ans, on trouvait des animaux – vaches, chevaux ou cochons – dans les rues. Le marché au grain, l’actuelle place Grenette, possède d’ailleurs une magnifique halle couverte ». Deux parcours de découverte – l’un pour les adultes, l’autre pour les enfants – guideront votre visite de Saint-Bonnet-en-Champsaur, une bourgade qui détient également le label village fleuri.
C’est enfin le point de départ de nombreuses balades (Le Dévoluy et les Ecrins sont à portée de main) de randonnées ou de trails. Quelques jolis lacs (L’Aulagnier, Barbeyroux) apporteront un peu de fraicheur l’été.
