Nos plus beaux villages : Séez, comme un air de dolce vita

Les plus grandes stations de Tarentaise l’entourent, le Parc national de la Vanoise l’embrasse et l’Italie l’effleure. Cela ne fait guère de doute, Séez occupe une position stratégique. Depuis fort longtemps. Car dans ce village de 2 500 habitants, l’histoire débute à la source. Son nom est la traduction latine de “sextum”, la sixième borne milliaire. C’est bien ici, sur le tracé de la voie romaine, que le village s’est construit.

Ces vestiges de la Rome antique ne sont qu’un premier héritage de l’influence transalpine qui rayonne à travers Séez, séparé du voisin italien par le seul col du Petit Saint-Bernard. « L’histoire transfrontalière de la commune est une de ces principales caractéristiques », confie Anne-Marie Arpin, habitante et mémoire vivante du village. « De nombreux artistes valdôtains sont venus s’installer et ont laissé une empreinte de leur passage. » Dans le centre-bourg, l’église Saint-Pierre, de style baroque, construite au XIIe siècle, en est une des plus remarquables illustrations. « Cette culture transfrontalière confère à la commune une ouverture sur le monde que beaucoup nous envient. »

Séez, c’est aussi un village de traditions. « De nombreux corps de métier se sont installés, on avait un petit côté avant-gardiste », souligne Anne-Marie Arpin. Pour beaucoup le temps a fait son œuvre, à l’image de la tannerie, qui a fermé ses portes en novembre 2020 après plus de deux siècles d’activité. Mais d’autres résistent, comme la Filature Arpin, emblème du village, dont les étoffes font la réputation depuis 1817.

Sylvain Muscio/Le DL
Sylvain Muscio/Le DL

Un modèle de tourisme quatre saisons

Mais la richesse de Séez ne se résume pas au seul centre-bourg, accolé en pente douce à flanc de montagne. Une dizaine de hameaux, étalés sur les 4 200 hectares du territoire communal, explorent son côté sauvage et préservé. Ils conduisent le visiteur du moulin de Saint-Germain jusqu’à Lancebranlette (2 936 m), « un site merveilleux, où l’on a l’impression de toucher du doigt le mont Blanc ! ».

L’agriculture a longtemps occupé une place centrale dans la vie économique locale. Premier tournant, dans les années 1950, avec la création de la centrale hydroélectrique de Malgovert. « Huit à dix mille ouvriers sont arrivés, l’activité industrielle a largement pris le dessus », explique Bernard Rullier, fondateur de la Maison Rullier, passée maître dans la fabrication artisanale des crozets. « La centrale a donné naissance au groupe scolaire, car il fallait bien instruire les enfants », précise Anne-Marie Arpin.

Le second interviendra avec l’avènement des sports d’hiver. « 40 % des Séerains vivent directement du ski », précise le maire, Lionel Arpin. Pourtant, si le village possède 20 % du domaine skiable de La Rosière, il se distingue du reste de la vallée. « L’offre de lits touristiques (735) est dérisoire par rapport à nos voisins. La saison hivernale n’a pas de gros impacts sur la démographie. » À travers sa vitrine, le col du Petit Saint-Bernard, c’est, paradoxalement, sur la saison estivale que la commune travaille son image. « C’est le site d’exception que l’on se doit de valoriser », assure Élodie Mercier, responsable communication de Séez. Paradis des sportifs et des promeneurs, il accueille plus de 20 000 personnes l’été. Depuis 2018, une navette transporte les touristes depuis Séez. Prévue le dernier week-end de mai, l’ouverture du col est un événement très attendu. Comme chaque année.

 

P. Marot/Le DL
P. Marot/Le DL
L’incontournable hospice du Petit Saint-Bernard

Perché à 2 188 m d’altitude, au sommet du col éponyme qui relie Savoie et Val d’Aoste, l’hospice du Petit Saint-Bernard domine la vallée de la Tarentaise. Fondé au XIe siècle par saint Bernard, archidiacre d’Aoste, l’imposant édifice est un témoin de la tradition hospitalière des Alpes. Tous les nécessiteux de passage pouvaient prétendre au gîte et au couvert.


Maintes fois reconstruit, à la suite de guerres et d’incendies, il doit son aspect extérieur aux vicissitudes de dix siècles d’Histoire. Il a notamment subi de plein fouet les affres de la Seconde Guerre mondiale, des combats s’étant déroulés dans le secteur en 1944. « Dans les années 1980, il y a eu une réelle prise de conscience qu’il fallait sauver ce bâtiment complètement démoli », explique Anne-Marie Arpin. En 1994, l’association du Petit Saint-Bernard voit le jour, dont elle est encore aujourd’hui la présidente, et œuvre pour la sauvegarde, la gestion et la promotion de l’édifice. « Des fonds ont été débloqués pour une réhabilitation dans les années 1990 avant que l’hospice ne soit finalement vendu en 2014, à moitié au Département de la Savoie et au Val d’Aoste. »


Rouvert au public depuis 1996, il voit passer chaque année près de 20 000 visiteurs et accueille un musée qui retrace l’histoire de la vallée et de l’hospice. Mais son histoire continue de s’écrire. « Il reste un énorme potentiel inexploité puisque les 2/3 du bâtiment peuvent encore être aménagés. On souhaite faire appel à des étudiants architectes pour avoir leurs idées. »

 

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