A Arcachon, on fait du ski sur une piste en aiguilles de pins

Qui a dit qu’il fallait des mètres de poudreuse pour s’adonner aux joies du ski ? A Arcachon, les amoureux de la glisse ont trouvé la parade et utilisent une piste faite d’aiguilles de pins (on dit du « grépin ») pour leurs descentes. Pas de remonte-pente évidemment (même s’il a existé un fil-neige du début des années 1950 jusqu’au début des années 1970), mais des sensations de glisse proches de celles de la montagne. « A l’inverse du ski sur neige où on va prendre de l’angle, là on fgarde les skis à plat », détaille Jérôme Maitrot, président de l’association Les Amis de la Piste de Ski sur Aiguilles de Pins d’Arcachon (APSAPA). « Ça donne des skieurs très élégants, qui ont ensuite des facilités quand ils vont skier en montagne. »

Photo collction Jérôme Maitrot
Photo collction Jérôme Maitrot

« Cela pourrait avoir un intérêt touristique »

Avec 200 mètres de long et un dénivelé de 50 mètres, cette pente est unique en France même si, comme nous l’assure Sud-Ouest, il en existait une similaire du coté de Bayonne. Pour que les skieurs puissent continuer de s’y égayer, il faut des aiguilles de pin. Beaucoup d’aiguilles. C’est pourquoi des passionnés se relayent pour en amener sur la piste. Une couche de 5 centimètre de grépin est nécessaire pour ne pas (trop) abimer ses skis.

Si des compétitions plus ou moins officielles ont eu lieu sur le site qui comptait même, au temps de sa splendeur, un tremplin, il n’existe pour l’heure aucune volonté politique pour la réhabiliter. Au grand regret de certains skieurs de la région, toujours aussi attachés au ski sur grépin. « Cela pourrait avoir un intérêt touristique pour faire du ski aux quatre saisons et cela répondrait à la demande de personnes qui entendent parler de notre piste dans les médias et aimeraient y skier. »

En effet, 20 Minutes, LCI, ou encore BFMTV sont venus y faire des reportages récemment. « Aujourd’hui, on est obligé de répondre aux skieurs que nous n’avons pas de bâtiment et pas de structure pérenne pour les accueillir. »

50 mètres de dénivelé pour 200 mètres de glissade. Photo collection Jérôme Maitrot
50 mètres de dénivelé pour 200 mètres de glissade. Photo collection Jérôme Maitrot

De grands champions y sont passés

Si quelques courageux s’y lancent encore, ils ont surement du mal à atteindre le niveau de maîtrise des illustres anciens qui sont venus s’exercer à Arcachon. A commencer par François Vignole, l’un des fondateurs de la station de Saint-Lary-Soulan, dans les Pyrénées, qui y donnait des leçons de ski dès 1938, avec le concours du Ski club arcachonnais. Une association qui, selon Jérôme Maitrot, a compté jusqu’à 430 enfants inscrits. « Ils allaient, avec deux bouts de bois et deux lanières de cuir, faire du ski comme ça », retrace-t-il.

Par la suite, Lucienne Schmidt-Couttet, multiple championne de France, est venue dans les années 1950. La Béarnaise Annie Famose, double médaillée olympique, y est passée dans sa jeunesse, avant d’y revenir avec ses frères Jean-Pierre et François, ainsi qu’Isabelle Mir, elle aussi vice-championne olympique.

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