Ils se sont élancés à 1 h 30, mercredi 15 février avec seulement 15 kilos de matériel, deux litres d’eau et même pas de quoi bivouaquer, comme le relate le Dauphiné Libéré. A 16 h 30, Benjamin Védrines et Léo ont atteint le sommet de la face Nord des Grandes Jorasses, dans le massif du Mont-Blanc. Un itinéraire mythique dans lequel s’est joué une page d’histoire de l’alpinisme, en 1971, avec le décès de Serge Gousseault. Une première hivernale « à la journée », soit une ascension éclair réalisée en 15h depuis la vallée de Chamonix (approche = 2 000 m de dénivelé marche et ski + 1 200m d’escalade mixte) par la voie Gousseault-Desmaison.
« Des parties surplombantes impressionnantes »
« Pour la voie en elle-même, nous avons grimpé 9h10. C’est une magnifique voie très variée avec pleins de styles différents. Un vrai panel de l’alpinisme ! Des rampes glacées, des dévers rocheux, du rocher brisé délicat », détaille Benjamin Védrines. « En remontant cet itinéraire mythique nous avons eu beaucoup de respect pour les ouvreurs, notamment dans la partie supérieure qui propose des parties surplombantes impressionnantes pour l’époque ! Et puis, c’est aussi dans cette voie que Serge Gousseault a perdu la vie. C’est vrai que ça m’a fait quelque chose d’imaginer le lieu, d’imaginer sa souffrance dans cette tempête dramatique. »
« Un grand écart significatif »
« Gravir la Gousseault-Desmaison à la journée est pour moi une étape importante dans la quête de l’ascension parfaite en alpinisme. Jusque là, les cordées grimpaient cette voie en moyenne en deux jours et demi depuis le pied de la paroi. Soit 3 jours et demi si on compte l’approche. C’est donc un grand écart significatif ! […] Petit à petit, avec l’expérience, je pratique cette montagne rapide mais technique et austère. Une démarche vers laquelle j’ai toujours rêvé d’aller, et je ne peux qu’observer que le travail, la passion et l’audace finissent par payer ! », a-t-il poursuivi. Un exploit vertical qui intervient quelques heures après celui de leurs amis Charles Dubouloz, Symon Welfringer et Clovis Paulin, qui se sont également sur le même secteur.
