Pas facile de faire marcher les enfants ! Si certains adorent la liberté procurée par la randonnée, d’autres sont réticents à enfiler leurs baskets pour se balader sur les chemins. Pour s’éviter d’interminables empoignades familiales, pourquoi ne pas adapter l’activité, histoire de faire plaisir à tout le monde ?
« Marcher différemment en montagne »
Pour cela, la cani-rando est une alternative qui marche. Le principe est simple : chaque personne est munie d’un baudrier et attachée à un chien qui va l’aider dans sa progression, en le tractant. « Cela permet de marcher différemment en montagne », estime Philippe Van Compernolle, titulaire d’un diplôme d’Etat en attelage canin et qui a créé Evasion Nordique en 1997. L’hiver, il proposer de la conduite d’attelage avec des chiens de traineaux en Haute-Savoie. En été, environ 25 de ses 42 chiens (ceux qui ne sont pas jugés trop puissants pour ce genre de boulot), participent à des balades sur les pentes des Carroz ou de Chamonix.
« On ne voit pas le temps passer »
« C’est destiné à tous les publics, pas spécialement aux enfants, mais c’est vrai que pour eux c’est une motivation supplémentaire pour aller marcher », explique celui qui travaille principalement avec des huskies sibériens. « La traction du chien aide à monter, ou même à avancer sur terrain plat. On fait des pauses pour le bien-être de l’animal et pour qu’il puisse boire. Ça permet de découvrir la montagne d’une autre façon et de s’amuser, parce qu’on ne voit pas le temps passer. Pour les enfants à partir de 8/10 ans, on peut les atteler à plusieurs par chien pour compenser leur puissance, ou bien les mettre en paire avec un adulte. » Il faut dire qu’avec 25 à 40 kilos (donc beaucoup de muscle), les toutous de Philippe ont de l’énergie à revendre.
Ensuite, c’est parti pour des randos d’une heure, d’une demi-journée voire de plusieurs jours, avec possibilité de dormir en refuge pour les plus passionnés. « On a aussi des groupes qui viennent pour un découverte plus sportive, ou encore des séminaires. Pour ces derniers, on est en train de développer le « caniathlon », une activité qui mêlerait cani-cross et tir à la carabine, comme du biathlon. On essaye de réinventer les activités liées aux chiens en montagne », dévoile Philippe. « On propose des sorties de mai à octobre en sachant qu’en été, on ne le fait que le matin pour respecter le bien-être des chiens, qui auraient trop chaud en plein après-midi. »
Le contact avec les animaux plébiscité
Quel que soit l’âge, la présence de l’animal ramène tout le monde en enfance. « On reste disponible à toute question, pour parler des chiens ou de la vie de la meute. Ce que les gens apprécient beaucoup, c’est le partage avec les chiens, d’autant que l’été on a un bien meilleur contact parce qu’on a plus de temps à passer avec eux. » Certaines familles viennent aussi trouver Philippe et ses collègues pour permettre aux enfants de voir les chiens quand ils n’en ont pas eux-mêmes à la maison. Et ainsi de parcourir la montagne différemment… et sans traîner des pieds.
