Quel niveau (et quel budget) pour gravir le mont Blanc ? Un guide nous répond

Gravir le mont Blanc, voilà le rêve de bien des passionnés de montagne. Le sommet le plus haut d’Europe occidentale (4 808 m) est en effet visible depuis de nombreux endroits dans les Alpes, et son ascension est un classique de l’alpinisme. D’autant que l’aventure est loin d’être inaccessible. « Il faut avoir la capacité de marcher huit à dix heures en randonnée pure, parce que le jour où on atteint le sommet, il y 1500 mètres de dénivelé à couvrir », détaille Gary Ozeray, guide de haute-montagne. « Au-delà de la capacité physique, il faut aussi avoir une petite expérience de l’alpinisme, savoir marcher avec des crampons, un sac lourd, connaitre les risques qu’on peut rencontrer sur l’itinéraire. » Une petite course d’acclimatation avant de se hisser à plus de 4 800 mètres peut également être une bonne idée pour s’habituer en douceur à l’altitude.

Le printemps, saison propice

Si l’ascension se tentait, il y a quelques années encore, jusqu’en plein été, le réchauffement climatique a obligé les guides à s’adapter. « Cela se fait classiquement en trois jours, et plus tôt dans la saison. La réservation des refuges est possible à partir de mi-mai, jusqu’à mi-juillet environ », détaille Gary. « Ensuite, il y a une pause pendant l’été puis ça repart en septembre. » En été, il est en effet dangereux de s’aventurer dans le Couloir du goûter, parfois surnommé « le couloir de la mort », en raison des chutes de pierre qui peuvent survenir.

Un itinéraire en trois jours

Selon l’itinéraire classique (mais il existe de nombreuses variantes), la première journée sert à atteindre le refuge de Tête Rousse (3167 m d’altitude), d’abord en utilisant le téléphérique de Bellevue et le Train du Mont-Blanc, puis en marchant. « Cela permet de passer le couloir du Goûter le lendemain vers 5-6 heures du matin et de profiter du regel nocturne pour diminuer le risque de chutes de pierres. » Une fois l’ascension réalisée jusqu’au toit de l’Europe, on peut redescendre dormir au refuge du Goûter. La troisième journée permet de redescendre jusque dans la vallée.

Photo Gary Ozeray
Photo Gary Ozeray

Les bons conseils pour y arriver

Pour maximiser ses chances d’arriver au sommet, il faut donc s’entraîner correctement. Mais également prendre garde au Mam, le mal aigu des montagnes, qui guette l’alpiniste. « Ce sont des difficultés qui peuvent arriver à partir de 3 000 ou 3 500 mètres d’altitude. On a mal à la tête, on se sent essoufflé, on a la nausée », énumère le guide. Pour aider ses clients il a quelques astuces : tenir un rythme lent mais régulier, leur proposer de boire du thé, de l’eau et de bien s’alimenter.

Si les difficultés existent, la récompense est, selon Gary, à la hauteur de l’effort. « Les gens de la région le voient tout le temps et ça devient une obsession. Ce n’est pas rare de voir des gens pleurer au sommet, en raison de l’effort physique et du relâchement émotionnel. En haut, c’est vraiment beau, on survole l’ensemble des Alpes même si, en termes d’alpinisme, il y a plein d’ascensions plus intéressantes à faire. Et moins fréquentées ? « Le mont Blanc est médiatisé, donc on a l’impression que c’est sur-fréquenté mais ce n’est pas le cas. Il faut un permis pour dormir au refuge, la brigade blanche fait aléatoirement des contrôles. Dans l’ensemble, c’est assez bien limité. Au mont Rose, ou dans le Grand Paradis, c’est parfois pire. »

Combien ça coûte ?

Venons-en au porte-monnaie. En plus de l’équipement à acquérir (ou à louer en partie sur place), l’engagement du guide coûte environ 1 600 € pour 3 jours, qu’on peut se partager entre deux personnes. « A cela, il faut rajouter environ 16 0€ par refuge par personne, plus demi-pension du guide, sachant qu’un guide peut prendre deux clients avec lui. » A noter qu’il est également possible, même aux mois de mai et de juin, de faire l’ascension en ski de randonnée, par exemple en passant par la voie historique des Grands Mulets. Là-aussi, le spectacle sera au rendez-vous !

Envie d’en savoir plus ?

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