Tout bon sportif qui se respecte connaît trop bien cette petite douleur, sans gravité mais bien ciblée ! D’autant plus au printemps, à l’heure de changer de discipline favorite et/ou de se lancer dans sa prépa estivale. Avec Isabelle Socquet, docteure en pharmacie et directrice médicale R&D chez Arkopharma, on apprend à mieux les comprendre… et les traiter.
C’est quoi une courbature ?
On va commencer par expliquer ce que ce n’est pas ! La courbature n’est pas une crampe, contraction brutale, brève et vive. Ni une contracture, contraction désagréable et durable du muscle liée à une utilisation excessive de ce dernier ou, en dehors du sport, à une mauvaise posture. « La courbature est causée par des micro lésions musculaires dues à un exercice physique inhabituel plus intense », précise Isabelle Socquet. Pas grave en soi donc mais elle rend le ou les muscles et chaînes de muscles, travaillés plus profondément que d’habitude, douloureux.
Pour combien de temps ?
Les courbatures apparaissent dans les 12 à 48 heures suivant l’effort et disparaissent en moins d’une petite semaine. Patience, c’est le temps nécessaire aux muscles pour s’auto-réparer…
Y a-t-il des muscles plus sensibles ?
Tout dépend évidemment du sport pratiqué mais les muscles les plus sensibles aux courbatures sont les grands muscles davantage mobilisés dans nos activités : fessiers, adducteurs ou ischio-jambiers du côté des membres inférieurs ou muscles des avant-bras, biceps, triceps, trapèzes, abdos pour le haut du corps.
Un signe de progression ?
Courbature il y a si le muscle a été sollicité plus fortement que sur les séances précédentes. Autrement dit, si vous avez poussé le bouchon un peu plus loin que d’habitude ! Donc oui, dans ce sens, ses capacités sont améliorées car ces microlésions musculaires s’accompagnent d’un développement des muscles. C’est la bonne nouvelle : la même séance 1 semaine puis 2 ou 3 semaines plus tard n’aura plus les mêmes conséquences, le muscle sera devenu plus performant et plus résistant.
Jamais inquiétante ?
« Attention, une douleur récurrente sur la même chaîne musculaire peut alerter sur davantage qu’une simple courbature », alerte notre experte. Elle peut ainsi cacher une lésion articulaire ou une anomalie de posture compensée par la chaîne musculaire. D’où l’importance de savoir écouter et comprendre son corps.
Bouger ou buller ?
On aurait tendance à éviter tout mouvement (y compris descendre un escalier qui peut parfois s’apparenter à une véritable mission). Au contraire, l’activité facilite l’irrigation des muscles et leur permet de récupérer plus rapidement. En revanche, oubliez la séance intense et optez pour une activité douce pour laisser aux microlésions le temps de se réparer. Sortie vélo cool ou séance de natation seront notamment d’excellents choix en cas de courbatures intenses ciblées sur les membres inférieurs puisqu’il s’agit de sports portés.
- L'importance de l'hydratation : « Avant, pendant et après l'effort, l'hydratation - et en règle générale une bonne hygiène de vie - joue un rôle crucial pour faciliter l'élimination des toxines accumulées dans les muscles pendant l'effort. »
- La place de l'échauffement et des étirements : « Les intégrer en amont et aval de la séance d'entraînement et plus globalement à sa routine sportive limite de moitié le risque de courbatures. »
- L'effet bénéfique du massage chauffant : il va réchauffer et détendre le muscle courbaturé ou en amont, le préparer à l'effort pour éviter les courbatures. « Pour un massage efficace et apaisant, nous recommandons des crèmes de massage chauffantes ou des roll-on à tête large adaptée aux grands muscles. »
- Les atouts des plantes et huiles essentielles : côté phytothérapie, cap sur des plantes à ingérer par voie orale. On opte pour « la boswellia pour agir rapidement sur la gêne musculaire et l’inconfort ressenti, le curcuma, connu pour ses propriétés anti-oxydantes et qui a une action positive sur les articulations, tout comme sur le cassis, drainant, favorise l'élimination des toxines », conseille la docteure en pharmacie.
Pour appliquer sous forme de massage « je vous conseille là encore la boswellia et le cannabidiol, actif du chanvre Cannabis prisé des sportifs en action locale, et l'arnica évidemment, sous forme d'huile. » Mais également les huiles essentielles de gaulthérie, katafray ou encore d'eucalyptus citronné connues pour leurs vertus anti-inflammatoires et leur action articulaire et à intégrer à l'huile de massage (à intégrer à votre solution de massage).
