La préparation
« Même si l’on ne souhaite pas faire de la compétition, il ne faut pas négliger la pratique d’autres sports qui peuvent être bénéfiques pour la descente. Je pense notamment au vélo de route pour l’endurance, cela vous permettra de mieux récupérer après une journée à enchaîner les runs. Je pratique aussi pas mal de musculation pour la force et la puissance. Je roule aussi en BMX pour la technique et apprendre à sauter. Je roule aussi en moto pour la vitesse, les trajectoires. Si tu roules sur un circuit de motocross pendant trente minutes, ça te demande une grosse concentration et c’est un bon exercice. »
Quelle pistes pour quelle pratique ?
« Il faut bien savoir où l’on va rouler. Et en conséquence, adapter son vélo. Si on se lance dans une descente engagée avec un vélo de cross-country, vous allez passer votre temps par terre et il n’y a pas de plaisir. Il faut aussi adapter son équipement, le casque, les protections en fonction du terrain. »
Choix du matériel
« Là encore, il faut savoir ce que l’on veut faire avant. Un vrai vélo de descente peut-être assez exclusif et il se destinera au Bike Park et aux remontées mécaniques. Aujourd’hui, les marques proposent des vélos avec un peu moins de débattement mais qui pédalent très bien. Avec un vélo de 160 mm de débattement, on peut presque tout faire. Il ne faut pas négliger les réglages. Si le vélo n’est pas bien réglé, notamment au niveau des suspensions, ça peut vite vous gâcher le plaisir. »
Débutants : l’occasion fera l’affaire
« Lorsque j’ai débuté gamin, je n’avais pas forcément un super vélo. Lorsqu’un gamin commence à rouler, il peut très bien le faire avec un bon vélo d’occasion, se faire plaisir avec et progresser même si l’on ne possède pas un ʺvraiʺ vélo de descente. J’ai débuté comme cela. Cela ne sert à rien de se ruiner lorsqu’on débute le sport et abandonner la pratique quelques années plus tard. »
Savoir où l’on s’engage
« Il est primordial de bien connaître son niveau et par conséquence de savoir quelle piste emprunter. Aujourd’hui, la plupart des stations qui ont investi sur le VTT propose des plans qui sont nickels avec les différents niveaux, un peu à l’image de ce qui se fait en ski. Si l’on s’embarque sur une piste trop difficile techniquement ou si l’on ne possède pas le vélo adapté, cela peut vite se transformer en une belle galère. »
Se servir de la vidéo
« Pas mal de vététistes aujourd’hui possèdent des petites caméras. Il ne faut pas hésiter à s’en servir, pour filmer les copains ou se faire filmer. Cela permet aussi de corriger les défauts et progresser. »
Mes conseils pistes
« Je vais ʺvendreʺ un peu mon département ! J’aime bien le Bike Park d’Isola 2000 dans les Alpes Maritimes, la station est super belle, il y a des paysages sympas et les pistes sont bien tracées. Forcément dans les Alpes, les Portes du Soleil sont incontournables, c’est la Mecque du VTT en France. Tout le monde peut rouler là-bas, des pros comme les enfants ! Enfin dans les Pyrénées, j’aime bien la station des Angles où l’on trouve des trucs bien variés. À l’étranger c’est dur de choisir. Mais depuis que je vis en Espagne, j’ai trouvé des trucs vraiment cools et notamment vers Gérone. »
À 29 ans, le parcours de Loïc Bruni ne doit rien au hasard. Originaire des Alpes Maritimes comme ses aînés Nicolas Vouilloz (dix fois champion du monde) et Fabien Barel (titré à trois reprises), Loïc est le fils de Jean-Pierre, figure du VTT français, multiple champion du monde VTT masters et vainqueur de la Transvésubienne (une épreuve extrême entre la Colmiane et Nice). Gamin, sous les couleurs du club de Cagnes, il partageait également ses entraînements avec Loris Vergier, devenu lui aussi l’un des meilleurs descendeurs de la scène internationale. Les deux compères ont écumé les circuits jeunes avant de gravir (rapidement, certes), les échelons vers le haut niveau. Champion du monde junior en 2012, il remporte le titre suprême en élites trois ans plus tard. Il a remporté les trois derniers maillots arc-en-ciel, exploit que seul Nicolas Vouilloz avait réussi à accomplir. En 2019, il signe pour la première fois le doublé Coupe / Championnat du monde.
