Au fond, le principe commun de l’escalade et de l’alpinisme est simple : partir d’un point A pour atteindre un point B situé plus haut. Cependant la distinction se fait très vite, les environnements ne sont pas les mêmes, les techniques, le matériel et les risques encourus non plus. L’escalade, ou la varappe, est une discipline plus spécifique, centrée sur des distances parfois très brèves, sur des parois ou des blocs en extérieur comme en intérieur. Il s’agit d’atteindre le point B qui est rarement un sommet mais plus souvent une corniche, la fin d’un mur ou d’une falaise. L’alpinisme quant à lui s’attaque à l’ascension de montagnes, il est plus « total », plus engagé et mobilise une plus grande diversité de techniques employées. La première est en quelque sorte la petite sœur du second.
Des environnements différents
Premièrement l’escalade peut se pratiquer en intérieur comme en extérieur. Techniquement l’alpiniste peut également s’entraîner dans une salle sur des murs spécifiques, mais pour pratiquer pleinement sa discipline il lui faut être en montagne. Le grimpeur, lui, peut tout à fait se contenter des murs et des blocs en salle pour sa pratique. Là où la Varappe peut se pratiquer dans un environnement rocheux, en forêt ou sur une falaise, ou sur une structure artificielle, l’alpinisme se pratique en montagne. Cela implique d’évoluer sur de la neige et de la glace en plus de la roche. Parfois les trois en même temps !
Avec la question de l’environnement vient la différence d’altitude entre les deux pratiques. L’alpinisme se pratique au-delà des 2500 mètres, d’où la présence de neige et de glace. Les conditions rencontrées par les alpinistes peuvent donc être extrêmement hostiles. Pour trouver des conditions plus clémentes, l’escalade se pratique plutôt en basse ou moyenne altitude. Mais tout cela ne reste qu’indicatif dans la mesure ou un grimpeur peut tout à fait réussir une voie au-delà des 2500 mètres. Tout comme certaines sorties en alpinisme peuvent se faire à 2000 m.
Un matériel plus léger en escalade
En varappe le matériel employé est bien moins conséquent que pour l’alpinisme. Il s’agit uniquement de s’assurer avec un baudrier, des mousquetons et une corde. S’ajoutent à ça des chaussons spécifiques pour la pratique ainsi qu’un sac à « pof », pour la magnésie, cette sorte de talc qui se met sur les mains pour faciliter les prises. Pour l’ascension de sommets, en revanche, les besoins en matière d’équipement sont bien plus importants. L’alpiniste ne doit pas seulement s’inquiéter de sa sécurité. Il doit s’équiper pour le froid, pour transporter son équipement dans un sac à dos : cordes, piolets etc. Lors d’expéditions plus longues il faut ajouter les vivres, la tente et le sac de couchage. Cette accumulation de matériel vient ajouter de la difficulté dans l’effort.
Le niveau d’engagement n’est pas le même
En escalade l’effort est plus court et intense en comparaison de l’alpinisme. Mais, surtout, le niveau de dangerosité n’est pas le même. Les grimpeurs évoluent dans des milieux avec d’avantage de garanties en matière de sécurité et une meilleur adaptabilité aux conditions météos. Bien entendu cela reste une pratique à risques : mauvaise manipulation d’assurage, mauvaise réception sur une chute, terrain incertains etc. Cependant avec de bonnes pratiques respectant les règles de sécurité ils restent limités. A l’inverse, les alpinistes, une fois partis, n’ont aucun prise sur les conditions météorologiques autre que l’anticipation par rapport aux prévisions faites en amont. De même les routes empruntées sont plus périlleuses par essence. Les risques encourus sont bien supérieurs dans la mesure où, en alpinisme, plus on reste longtemps en montagne, plus on est vulnérable avec la fatigue qui s’accumule, les variations de température ou encore la raréfaction de l’air avec l’altitude.