Ils ont une spatule, une fixation, des carres et une semelle. Comme les vôtres, en somme. Pourtant, les skis chaussés par les champions, ceux qui évoluent dans les compétitions nationales et internationales, pour affronter les pistes les plus dures du monde sont un peu différents. Ceux de Clément Noël, qui fait partie des meilleurs slalomeurs mondiaux, par exemple, ressemblent à première vue aux modèles « slalom », « SL » ou « short turn » qu’on trouve dans les racks des magasins de montagne.
Toutefois, plusieurs aspects les distinguent, à commencer par leur poids : rien qu’en les mettant sur l’épaule, on comprend qu’ils sont quelque peu boostés, avec des renforts pour supporter les pressions extrêmes. Leur rigidité est également bien supérieure. Un atout pour les meilleurs skieurs de la planète, qui ont besoin de beaucoup, mais qui les rend presque impossibles à cintrer pour les pratiquants du dimanche.
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Plaques et fixations : là aussi, ça change
Les skis de compétition sont également équipés d’une plaque, située entre la fixation et le ski, qui sert à transmettre efficacement l’énergie du skieur vers les planches, mais aussi à le rehausser, pour lui permettre de prendre des angles plus agressifs. Une évolution inutile, voire déstabilisante, pour ceux qui skient uniquement pour le plaisir. Au-dessus de cette plaque, on retrouve la fixation, qui doit être capable de supporter la puissance mise par les compétiteurs… et la restituer sur la neige. Encore un élément à prendre en compte pour différencier des planches « lambdas » et les avions faits pour la course.
La taille, ça compte
Si on s’intéresse désormais aux skis de descente (par exemple à ceux du vétéran français Johan Clarey, médaillé d’argent aux derniers Jeux olympiques, à l’âge de 41 ans) ce qui saute aux yeux, c’est leur taille. On passe de 165 cm pour un ski de slalom à plus de 180 cm pour un ski de géant, et même près de 220 cm pour les descendeurs ! Des dimensions impossibles à trouver (et à tourner) pour le commun des mortels. Du moins depuis que les skis paraboliques ont fait leur apparition dans les années 1990, raccourcissant drastiquement le gabarit des équipements. La qualité d’accroche, elle aussi, diffère énormément : alors que les carres des skis grand public sont taillées à 90°, ceux des champions sont affûtées à moins de 88°, pour mordre encore plus ardemment la glace vive.
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Freestyle, bosses, freeride : à chaque discipline son ski
Freestyle, bosses, freeride : les autres disciplines du ski ont amené les constructeurs à fabriquer des skis spécifiques pour performer. En freestyle, on cherche l’impulsion et la stabilité en l’air, ainsi que des constructions « double spatules », c’est à dire relevé à l’avant mais également à l’arrière, pour pouvoir prendre des sauts même en marche arrière. Sur le Freeride World Tour, le rendez-vous des meilleurs skieurs hors-piste, il faut des planches larges (pour une meilleure portance dans la poudreuse) et très rigides (des « barres à mine » qui résistent aux pressions et aux réceptions violentes). Enfin, les skis de bosses ne ressemblent à rien d’autre : étroits, peu affûtés et relativement droits, ils ne sont utiles que dans les bosses !
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Pour les chaussures aussi, les pros ont des modèles bien différents et beaucoup plus étroits car si le pratiquants occasionnel recherche avant tout le confort des pieds, le champion ne va viser que la performance. En réduisant la largeur de la coque, on augmente la précision des appuis.
Mais c’est aussi au niveau de la rigidité que cela se joue, puisque comme pour les skis, les meilleurs mondiaux vont avoir besoin de beaucoup de résistance. Pour cela, on peut se référer à l’indice de « flex » qui va de870 pour les chaussures les plus souples (celles pour les débutants) à 130 pour les plus rigides. Même si cet indice n’est pas toujours le même en fonction des marques il donne toutefois une bonne indication. Et plus on progresse, plus on cherche un « flex » élevé.