Si, comme beaucoup, vous avez appris à skier avec Les Bronzés , le fameux “flexion, piqué du bâton, extension” est sans doute gravé dans vos mémoires. Ce mythe du planter de bâton avant de tourner est-il une réalité ?
La réponse de Victoria Codron, monitrice de ski à l’ESF de La Clusaz depuis 1999, fuse : « Ça dépend du niveau. » Le planter de bâton est proscrit pour les débutants, mais il devient indispensable à partir de la troisième étoile. Le bâton est alors un « troisième appui », qualifie la monitrice, facilitant le déclenchement du virage skis parallèles dans la pente. Le bâton doit être planté « vers l’avant et vers l’aval, en début de virage, en même temps que l’extension », précise-t-elle, et avant de fléchir les genoux de nouveau. La tenue des bâtons doit elle aussi respecter quelques règles : « Les bras ouverts à plus de 90°, les mains devant et les pointes derrière. »
Est-ce que le port des bâtons ne serait pas une question de mode ? Victoria Codron assure que non : « On les gardera toujours, les skieurs ne sont pas prêts de s’en séparer. » Mais le planter de bâton est surtout important en godilles, qui sont des virages courts avec de la vitesse. « Avec les nouveaux skis, le planter n’est plus aussi franc dans les virages longs : c’est plus un toucher de neige », explique-t-elle.
Attention aux autres !
Attention tout de même aux risques des bâtons pour les autres. Le danger principal, c’est de laisser partir ses bras dans tous les sens et d’ « aller les planter dans les yeux des copains », sourit la monitrice. Les débutants munis de bâtons ont aussi tendance à s’arrêter grâce à ceux-ci : les bâtons dans le ventre, ce n’est jamais très agréable. Et surtout, « attention à ne pas assommer son voisin quand on s’assoit sur le télésiège et à bien tenir ses bâtons une fois assis », conclut-elle.
