Je skie avec le forfait de quelqu’un d’autre : qu’est-ce que je risque ?

Ce sont un peu eux les gendarmes du domaine. Depuis le début de la saison, Ronie (qui préfère taire son vrai prénom pour rester discrète) a rédigé 19 procès-verbaux à La Rosière. Ce jour-là, aucun contrevenant n’a encore été verbalisé par cette agent de contrôle de la station franco-italienne de Tarentaise.

Un système de vidéosurveillance

Au pied du télésiège des Eucherts, sur le front de neige, elle observe les skieurs qui défilent aux tourniquets. Sur l’écran d’ordinateur dans la “cabane”, toutes les informations peuvent s’afficher : nom, date de naissance, type de forfait… Et même l’historique de leurs photos prises en tenue de glisse en bas des pistes (*).

Déclaré à la Cnil, ce système de vidéosurveillance aide les contrôleurs (assermentés) dans une de leurs missions : vérifier que chaque forfait correspond bien à son utilisateur. « Tous – hormis celui qui a la plus courte durée (4 heures) – sont personnels et incessibles », rappelle Olivier Brizion, directeur administratif de La Rosière. Une règle stipulée dans les conditions de vente, affichée aux caisses et publiées en ligne… Comme dans toutes les stations.

Le prix du forfait jour multiplié par cinq

L’usage détourné de ce titre de transport est passible d’une indemnité s’élevant à cinq fois le préjudice subit par les sociétés des remontées, soit le prix du forfait jour multiplié par cinq (sans oublier les frais de dossier !) Pour cette “petite” station, cela équivaut à la bagatelle de 300 euros et quelques.

L’amende salée n’est pas systématiquement appliquée. « Nous nous adaptons en fonction de la gravité de l’infraction », précise le directeur, dont une des préoccupations prioritaires reste que les vacanciers passent du bon temps. « La plupart [des contrevenants] sont de bonne foi. Souvent il suffit de les inviter à régulariser la situation en rachetant un forfait à leur nom. »

« Des fois, on nous prend vraiment pour des jambons »

Mais il y a aussi ceux qui savent très bien ce qu’ils font : « Quand un adulte passe avec un forfait baby, gratuit, par exemple », cite un agent de contrôle. À moins qu’il n’appartienne à une famille qui s’est mélangé les poches, ce resquilleur repartira avec une prune. Dans les situations les plus litigieuses, les (vrais) gendarmes peuvent intervenir.

« Cette année, j’ai eu le cas d’une personne assez âgée qui skiait avec le forfait saison de son gendre : elle avait même prévu la carte d’identité de celui-ci pour se justifier et refusait de donner son vrai nom », lâche Ronie. « Des fois, on nous prend vraiment pour des jambons ».

Pour l’exploitant, Domaine skiable de La Rosière (DSR), la fraude, représente un manque à gagner d’environ 5 % du chiffre d’affaires, soit plusieurs centaines de milliers d’euros. Aux Arcs, la même politique, entre pédagogie et sanction aux portefeuilles, est appliquée. « Le personnel discerne bien les fraudes avérées » , insiste Guillaume Rosetti, directeur commercial. « Le but n’est pas de faire payer aux personnes de bonne foi la malhonnêteté de quelques-uns. »

(*) Ces clichés ne sont conservés que sur la durée de validité du forfait.

Article issu du Dauphiné Libéré

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