« La montagne est un grand espace de liberté, y compris textile », poétise Guillaume Simon, salarié d’un ski shop à Bourg-Saint-Maurice.
En combinaison multicolore des années 70, avec un super string Borat, des chaussettes en laine de grand-mère, ou encore avec des bretelles d’agriculteurs, au ski, tout est permis. La seule exception concerne la tenue sacrée du moniteur de ski.
« Un jean n’absorbe pas le froid, même en portant une sous-couche »
Voilà pour la loi, même s’il est possible aussi d’invoquer la police du style. Dis-moi ce que tu portes et je te dirai qui tu es et quel niveau tu as : la combi intégrale serait la preuve d’un amateur qui réutilise le matériel de tout l’arbre généalogique. Le jean ou le jogging sur les pistes serait le lot des Parisiens. « Un jean n’absorbe pas le froid, même en portant une sous-couche. Quand il est mouillé, c’est une éponge et il consomme beaucoup d’énergie calorifique », rappelle Jacques Villalba, directeur de la régie des pistes de Tignes.
Chers skieurs, n’oubliez pas que vos carres riment avec lame de rasoir et qu’une bonne tenue de ski vous évitera des déboires. La mode peut ainsi se mettre au service de la sécurité. Détrompez-vous, il est possible d’être stylé ou kitsch en dévalant les pistes, en toute sécurité. La tendance des surcasques en forme de lapin, girafe ou avec des cornes de rhinocéros fait fureur. Enfin, chez certains.
Skier nu tombe sous le coup de la loi
Mais revenons à la loi. L’idée peut faire sourire ou paraître abscons et pourtant, c’est déjà arrivé. Skier nu tombe sous le coup de la loi, d’après l’article 222-32 du Code pénal. L’exhibitionnisme sexuel est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. L’idée de proposer des créneaux de glisse à la clientèle naturiste n’a pas encore fait son trou.
Sans se mettre à nu, les défis en tout genre émergent sur les pistes, notamment celui d’enlever les couches. « Avec des amis, en fin de saison, notre délire est de skier en short et t-shirt quand les températures montent », assume un client du ski shop borain. Nos voisins anglais à Sainte-Foy-Tarentaise sont allés encore plus loin en faisant tomber la chemise mais pas que. À l’occasion de l’événement caritatif de la chily run, ils retirent leurs clothes et se retrouvent en sous-vêtements.
Le système des trois couches reste une valeur sûre
« Si ces défis sont accompagnés de drogue et d’alcool, l’organisme nous rattrape toujours une fois leurs effets estompés », alerte Jacques Villalba, notamment sur le risque d’hypothermie.
Des excès qui se multiplient dans les stations, et qui engendrent parfois des problèmes graves. Le système des trois couches reste une valeur sûre, réajustable en fonction de la température. La première doit être respirante comme un chewing-gum à la menthe, la deuxième tenir au chaud comme une bouillotte et la troisième imperméable au cas où l’Isère se déverse sur les pistes.
Article issu du Dauphiné Libéré
