Les chiffres étaient impressionnants : 1,2 mètre de neige à Bonneval-sur-Arc, 1,5 à Val d’Isère. Le dernier retour d’Est a copieusement arrosé nos massifs, avec des cumuls rarement vu à cette période de l’année. Devant tout cet or blanc, il était tentant de prolonger l’hiver des stations encore ouvertes, voire de rouvrir celles qui avaient déjà terminé leur saison.
Pourtant ce n’est pas le manque de neige qui motive les stations à fermer leurs portes au printemps. Non, ce qui manque, ce sont les skieurs. « Les clients commencent à se faire rares deux ou trois semaines avant la fin de la saison, ils préfèrent voir du vert plutôt que du blanc », commente Gilles Buisson, président de Soremet, qui gère le domaine skiable de la Toussuire. Le domaine a fermé ses portes le 11 avril dernier et les dernières semaines de saison étaient occupées par les vacanciers belges et l’organisation de courses et d’évènements, mais rien à voir avec les vacances de février en termes de fréquentation.
« Ce serait une grosse opération pour vraiment pas grand-chose »
Si encore il suffisait d’appuyer sur un bouton pour tout relancer pourquoi pas, mais le travail d’ouverture d’un domaine skiable est bien plus complexe : « Il faudrait rejalonner, réinstaller les filets de sécurité sur les pistes, ce qui avait été retiré dès la fermeture, ce serait une grosse opération pour vraiment pas grand-chose », estime Gille Buisson.
Autre difficulté, le personnel. Les saisonniers ont terminé une saison et, soit prennent des congés bien mérités, soit ont directement mis les voiles vers les stations balnéaires en vue de la saison estivale. Le personnel permanent ne serait pas a même d’assurer une ouverture d’un domaine skiable, ni même d’une partie. Sur les 370 agents des remontées mécaniques, pisteurs secouristes et personnels supports des Sybelles, 300 sont embauchés pour la saison. « Pour un télésiège il faut un minimum de six agents pour évacuer les skieurs en cas de panne », continue Gilles Buisson.
Enfin, c’est tout l’environnement des stations de sport d’hiver qui ferme à cette période, pas seulement les domaines skiables. Les restaurants, bars et hôtels qui ferment avant la fin de la saison sont de plus en plus nombreux dans les stations, pour les mêmes raisons de manque de clientèle et de personnel, ne motivant pas les domaines skiables à jouer les prolongations.
Article issu du Dauphiné Libéré


