Ce sont des chiffres qui dépassent le simple domaine sportif.
Le classement des pays en fonction de leur nombre de journées-skieurs (mesurant le nombre de jours passés par les visiteurs sur les pistes) révèle des tendances cruciales sur les comportements des amateurs de ski à travers le monde.
En comparant la période de 2016 à 2022, qui représente une moyenne annuelle avant la pandémie de COVID-19, et les chiffres plus récents de la saison 2023-2024, on observe des changements notables. Ces évolutions reflètent l’impact de la pandémie, mais aussi les forces et les faiblesses des différents marchés du ski à travers le monde.
Mode de calcul du classement :
Les journées-skieurs permettent de quantifier la fréquentation des domaines skiables. Un visiteur séjournant une semaine entière dans une station de ski, par exemple, est comptabilisé pour 7 journées-skieurs.
Ce mode de calcul est essentiel pour évaluer la performance touristique des stations, tant sur le plan national qu’international. Voici le classement :
Le classement actuel : la saison 2023-2024
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États-Unis – 55 millions de journées-skieurs
Les États-Unis conservent leur première place avec 55 millions de journées-skieurs pour la saison 2023-2024. Leur solide marché national, couplé à la popularité de stations comme Vail, Aspen, et Park City, permet aux États-Unis de rester un leader mondial du ski. La fidélité des visiteurs locaux et l’attrait international pour ses stations de renommée assurent cette domination.
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France – 51,9 millions de journées-skieurs
La France, avec 51,9 millions de journées-skieurs, prend la deuxième place, dépassant l’Autriche. La France bénéficie d’un vaste réseau de stations, notamment Les 3 Vallées, Paradiski, et Portes du Soleil. L’atout majeur de la France réside dans sa forte proportion de visiteurs locaux, ce qui lui a permis de mieux résister à la crise sanitaire et de retrouver une fréquentation rapide après la pandémie.
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Autriche – 50,3 millions de journées-skieurs
Longtemps en deuxième position, l’Autriche a perdu du terrain avec 50,3 millions de journées-skieurs. Avant la pandémie, l’Autriche dépendait largement des touristes étrangers, particulièrement européens. Cette dépendance a freiné sa reprise, même si des stations comme Ski Arlberg et Saalbach-Hinterglemm continuent d’attirer des millions de skieurs.
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Japon – 26,6 millions de journées-skieurs
Le Japon reste une destination en pleine croissance avec 26,6 millions de journées-skieurs, grâce à des stations comme Niseko et Hokkaido, très prisées pour la qualité exceptionnelle de la neige. Le ski au Japon est de plus en plus populaire, tant auprès des locaux que des visiteurs internationaux, bien que la reprise des flux touristiques ait été plus lente après la pandémie.
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Italie – 22,3 millions de journées-skieurs
L’Italie enregistre 22,3 millions de journées-skieurs, notamment dans les Dolomites avec Dolomiti Superski et la Via Lattea. L’Italie bénéficie de la beauté de ses paysages et d’une ambiance conviviale, attirant principalement une clientèle européenne. Sa proximité avec des pays comme la France et la Suisse en fait une destination accessible pour les skieurs.
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Suisse – 22 millions de journées-skieurs
La Suisse, avec ses stations prestigieuses comme Zermatt et Verbier, attire une clientèle internationale aisée, totalisant 22 millions de journées-skieurs. Cependant, sa forte dépendance à cette clientèle internationale a ralenti sa reprise post-pandémie, malgré la réputation luxueuse de ses domaines skiables.
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Canada – 18,5 millions de journées-skieurs
Le Canada, avec 18,5 millions de journées-skieurs, maintient une fréquentation stable grâce à des stations renommées comme Whistler Blackcomb. Le Canada attire une clientèle locale et internationale, notamment en provenance des États-Unis et d’Asie, grâce à la qualité de ses infrastructures et de son enneigement.
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Chine – 17,9 millions de journées-skieurs
La Chine continue son développement dans l’industrie du ski, avec 17,9 millions de journées-skieurs. Les Jeux olympiques de Pékin 2022 ont stimulé la fréquentation des stations chinoises, notamment avec de nouveaux skieurs venant de la classe moyenne. La Chine est en pleine expansion dans ce secteur, avec des investissements massifs dans ses stations.
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Suède – 9,2 millions de journées-skieurs
La Suède, avec 9,2 millions de journées-skieurs, reste une destination prisée des amateurs de ski nordique et de ski alpin. Le pays attire principalement des visiteurs scandinaves grâce à des stations familiales bien adaptées à tous les niveaux de skieurs.
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Allemagne – 7 millions de journées-skieurs
Avec 7 millions de journées-skieurs, l’Allemagne conserve une place dans le top 10 grâce à ses stations dans les Alpes bavaroises. Ces stations sont principalement fréquentées par des skieurs locaux et des visiteurs des pays voisins, comme l’Autriche et la Suisse, pour de courts séjours.
La dynamique des 10 dernières années
Il est intéressant de comparer ces shiffres récents avec la période 2016-2022. Ainsi les conjonctures et les causes qui y sont liées remontent à la surface, et donnent une autre dimention à ces chiffres froids.
En prenant les moyennes annuelles de fréquentation des stations de ski avant et pendant la pandémie de COVID-19, on observe que le classement a étonnement évolué, avec ses gagnants et ses perdants :
- États-Unis – 55,5 millions de journées-skieurs
- Autriche – 43,6 millions de journées-skieurs
- France – 40,7 millions de journées-skieurs
- Japon – 26,6 millions de journées-skieurs
- Italie – 22,3 millions de journées-skieurs
- Suisse – 22 millions de journées-skieurs
- Canada – 18,5 millions de journées-skieurs
- Chine – 17,9 millions de journées-skieurs
- Suède – 9,2 millions de journées-skieurs
- Allemagne – 7 millions de journées-skieurs
Que retenir de cette comparaison ?
La période 2016-2022 a montré une stabilité dans le classement, dominé par les États-Unis et l’Autriche. L’Autriche tirait une grande partie de ses 43,6 millions de journées-skieurs de touristes internationaux, représentant près de 60 % de sa clientèle. Cette dépendance envers le tourisme étranger s’est révélée être un point faible après la crise sanitaire, lorsque les flux internationaux ont drastiquement chuté.
En revanche, la France, malgré sa troisième place avec 40,7 millions de journées-skieurs, s’appuyait déjà sur une forte base de visiteurs nationaux, représentant 60 % de sa fréquentation. Cette caractéristique a permis à la France de mieux résister à la crise du COVID-19 et de surpasser l’Autriche dans le classement de la saison 2023-2024, en devenant le deuxième pays le plus visité avec 51,9 millions de journées-skieurs.
Le Japon et l’Italie ont conservé leurs places respectives au quatrième et cinquième rang, bien que le Japon, avec ses 26,6 millions de journées-skieurs, ait vu une croissance rapide avant la pandémie, alimentée par une clientèle internationale asiatique et australienne.
- La France dépasse l'Autriche : Grâce à son marché intérieur solide, la France a rapidement retrouvé des niveaux de fréquentation élevés après la crise sanitaire, tandis que l’Autriche, dépendante des flux internationaux, a vu une reprise plus lente. En 2023-2024, la France comptait 51,9 millions de journées-skieurs contre 50,3 millions pour l’Autriche.
- Les États-Unis restent en tête : Malgré les perturbations globales, les États-Unis ont maintenu une clientèle locale nombreuse et fidèle, assurant leur stabilité en première position avec 55 millions de journées-skieurs en 2023-2024.
- Le Japon : Bien que le Japon ait conservé sa quatrième place, le ralentissement des flux touristiques internationaux post-pandémie a légèrement freiné sa croissance.
- La Chine : Avec 17,9 millions de journées-skieurs en moyenne sur la période 2016-2022, la Chine continue de progresser grâce aux Jeux olympiques d'hiver 2022, ce qui pourrait représenter une menace future pour les grandes destinations mondiales du ski.
En conclusion, la solidité du marché national est devenue un facteur clé de résilience et de reprise rapide. Les pays comme la France et les États-Unis, disposant de bases de visiteurs locaux importantes, ont pu mieux se relever après la crise sanitaire et améliorer leurs positions dans le classement mondial. À l’inverse, des destinations comme l’Autriche ou la Suisse, dépendantes du tourisme international, ont souffert d’une reprise plus lente malgré la qualité de leurs infrastructures et leur attractivité historique.