51 millions, rien que ça.
Ce chiffre, c’est celui du nombre de « journées-skieurs » de la saison 2022-2023 dans les stations françaises.
C’est donc l’équivalent de la population de l’Espagne ou de la Corée du sud qui a consommé la saison précédente : un succès touristique qui n’a été dépassé que par les Etats-Unis (61 millions) pour une population près de 5 fois inférieure.
Comment expliquer cette quasi-hégémonie à l’internationale ?
Une géographie idéale pour le ski
Déjà, la France possède 4 massifs montagneux compatibles avec le ski alpin : les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, le Jura, et les Vosges.
Le plus haut d’entre eux, les Alpes françaises sont un massif qui offre des sommets de plus de 3 000 mètres, garantissant des saisons de ski longues et un enneigement naturel de qualité.
Cette diversité géographique permet de proposer une grande variété de pistes, des descentes vertigineuses pour les experts aux pistes douces pour les familles et débutants.
Ainsi, la géographie des Alpes a favorisé l’émergence des plus grands domaines skiables reliés au monde : Les 3 Vallées, Paradiski, et Les Portes du Soleil. Entre autres, Val Thorens, Méribel, et Courchevel figurent chaque année parmi les classement des stations les plus prestigieuses du monde.
Des infrastructures modernes grâce à un investissement historique : l’ère de « l’or blanc »
Le succès des stations françaises repose aussi sur des infrastructures de pointe, rendues possibles par des investissements massifs, amorcés dès les années 1960, durant l’époque dite de l’or blanc. Après la Seconde Guerre mondiale, la France mise sur le développement de ses stations de montagne pour relancer son économie et attire ainsi les premières vagues de skieurs.
Des stations comme Les Arcs, Flaine, et Tignes voient le jour grâce à cette vision futuriste, associant confort d’hébergement et accès direct aux pistes.
C’est également dans cette dynamique que la France a conçu certains des domaines skiables reliés les plus vastes au monde, comme Les 3 Vallées. Symbole de cette tendance à innover, on peut citer les télécabines débrayables, les télésièges chauffants ou le célèbre téléphérique Vanoise Express reliant Les Arcs et La Plagne.
Cette modernisation des infrastructures s’est poursuivie dans les décennies suivantes, permettant à la France de rester compétitive sur la scène internationale. Aujourd’hui, elle possède toujours l’un des réseaux de remontées mécaniques les plus avancés au monde.
Un secteur défié par le changement climatique
Malgré ce succès historique et une place encore dominante sur la scène mondiale, le secteur du ski en France est confronté à des défis de taille. Le changement climatique affecte directement les stations, en particulier celles situées à plus basse altitude.
Au cours des dernières décennies, la baisse de l’enneigement naturel a obligé de nombreuses stations à réduire leur saison de ski ou à recourir de plus en plus à des solutions comme la neige artificielle.
Des études montrent que l’épaisseur moyenne de la couche de neige a diminué dans les stations des Alpes, et cette tendance devrait s’accélérer dans les prochaines décennies.
Avec des prévisions alarmantes concernant les stations situées sous les 1 500 mètres d’altitude, ces économies se voient profondément questionnées sur leur viabilité à long terme.
Une adaptation nécessaire vers un tourisme durable
Face à ces défis environnementaux, certaines stations françaises ont également amorcé un virage vers un tourisme plus durable.
Cela passe par des initiatives visant à réduire l’empreinte carbone des stations, en misant sur des énergies renouvelables et en repensant la consommation d’eau pour la production de neige artificielle.
Surtout, l’initiative la plus notable en ce sens, c’est surement la montée du label « Flocon vert ». On vous avait tout expliqué ici :
« Flocon vert », véritable label écologique ou simple outil marketing ?