Du 8 février au 10 mars, les vacances d’hiver voient déferler un flot de skieurs sur les pentes enneigées des Alpes et des Pyrénées.
En France, environ 22 % des habitants choisissent cette période pour partir en station, profitant de ce creux hivernal pour chausser leurs skis et dévaler les pistes. Mais si les vacances scolaires françaises rythment naturellement cette affluence, on oublie souvent un paramètre de taille : les congés des skieurs étrangers.
D’après un rapport de la Cour des comptes en février 2024, « En France, la proportion de skieurs étrangers est de 30 % », un chiffre éloquent qui rappelle que la montée en fréquentation ne repose pas uniquement sur les semaines de congés hexagonales. Pour ceux qui préparent leur séjour et cherchent à éviter la cohue, il est donc essentiel d’observer non seulement le calendrier français, mais aussi celui des touristes qui viennent grossir les rangs sur les pistes.
Les nationalités les plus représentées pour le ski en France
Si les Français représentent logiquement la majorité des skieurs dans leur pays (70%), on compte tout de même sur les pistes tricolores :
- 9 % de Britanniques
- 5 % de Belges
- 4 % de Néerlandais
- 2 % d’Espagnols
- 2 % de Scandinaves
- 1 % d’Allemands
- 0,2 % de Russes
- 4 % d’autres Européens
- 3 % des visiteurs de pays hors Europe.
On note aussi que les préférences géographiques varient selon les nationalités. Dans les Alpes du Nord, les Britanniques arrivent largement en tête (31,8 %), suivis des Néerlandais (12,3 %), des Belges (11,6 %) et des Suisses (6,7 %) selon G2A consulting sur l’hiver 2021/22 . Dans les Alpes du Sud, les Belges sont les plus nombreux (20 %), devant les Britanniques (14 %) et les Néerlandais (12 %).
Les vacances scolaires françaises sont divisées en trois zones académiques : la zone A (Lyon, Besançon, Grenoble, etc.), en congé du 22 février au 10 mars, la zone B (Marseille, Lille, Strasbourg, etc.), du 8 février au 24 février, et la zone C (Paris, Toulouse, Montpellier, etc.), du 15 février au 3 mars.
D'après les chiffres, ce sont les zones A et C qui concentrent le plus de skieurs, causant un pic d’affluence anticipé entre le 22 février et le 3 mars, période où les vacances de ces 2 zones se superposent, que les « Parisiens » et les « Lyonnais » se croisent et où les stations affichent complet.
En bref, samedi 23 février sera sûrement la pire journée sur la route.
1. Royaume-Uni : une affluence massive mi-février
Les Britanniques constituent la plus grande part de la clientèle étrangère des stations françaises, représentant 31,8 % des skieurs étrangers dans les Alpes du Nord. Leur période de congés principaux, le Half-Term, se situent principalement du 15 au 24 février 2025 (Angleterre, Ecosse et Pays de Galle).
Le Half-Term sera une période clé pour les stations françaises, car elle coïncide avec les vacances de la zone B et C en France.
Population britannique qui part skier en France : environ 4,85 millions de journées-ski.
*(En 2021-2022, les stations françaises ont accueilli environ 53,9 millions de journées-ski. Ainsi, 9 % de 53,9 millions donne un total d’environ 4,85 millions de journées-ski attribuées aux Britanniques.)
2. Belgique : l’effet Carnaval
Les Belges, représentant 20 % des skieurs étrangers dans les Alpes du Sud, sont particulièrement présents pendant leur période de Carnaval. En 2025, celle-ci se déroulera du 22 février au 3 mars.
Ce pic de fréquentation se chevauche avec les vacances de la zone A en France, un facteur qui accentue l’afflux sur les stations, particulièrement dans les stations les moins éloignées de la frontière belge, dans les Vosges, le Jura et éventuellement le nord des Alpes.
Population belge qui part skier en France : environ 2,7 millions de journées-ski.
3. Pays-Bas : un ski de fin de saison
Les Néerlandais, qui représentent 12,3 % des skieurs étrangers dans les Alpes du Nord, ont pour habitude de skier à la fin de la saison, après la haute saison française. Leur préférence va vers le mois de mars, où ils peuvent encore profiter d’un enneigement favorable tout en évitant la foule des vacances de février.
Leurs vacances scolaires s’étendent en 2025 en 3 zones, démographiquement équivalentes pour le tourisme alpin, de la fin de février au début de mars, avec une période principale du 15 février au 1er mars, coïncidant avec les vacances des zones A, B et C en France.
Population néerlandaise qui part skier en France : environ 2,16 millions de journées-ski.
4. Allemagne : des vacances plus précoces
Les Allemands représentent une part plus modeste des skieurs étrangers en France (2,7 %), mais ils sont présents sur une période plus étendue. Leurs vacances d’hiver débutent fin janvier et s’étendent jusqu’au début février, leur permettant de profiter des stations avant le pic de fréquentation français.
Les vacances scolaires de l’hiver 2025 se dérouleront du 24 janvier au 10 février en Allemagne, et certains Allemands reviennent aussi au printemps, notamment pendant les vacances de Pâques, du 7 au 22 avril 2025.
Population allemande qui part skier en France : environ 1,46 million de journées-ski.
5. Suisse : une présence très étalée
Les Suisses, en raison de leur proximité géographique avec la France, bénéficient de vacances scolaires étalées de fin janvier à début mars. Cette répartition leur permet de skier en plusieurs vagues, souvent à des périodes moins chargées. Leur présence est particulièrement visible dans les stations proches de la frontière, comme en Haute-Savoie. En 2025, les vacances d’hiver se dérouleront du 25 janvier au 1er mars.
Avec 8,6 millions d’habitants, la Suisse dispose d’une population qui part massivement en vacances au ski : environ 30 % des Suisses choisissent chaque hiver de se rendre dans les stations de ski, une statistique qui se reflète dans leur afflux régulier en France.
Population suisse qui part skier en France : environ 2,7 millions de journées-ski.
6. Russie : une clientèle en déclin
Si les Russes ont longtemps été associés à des stations de luxe comme Courchevel, leur présence en France est aujourd’hui plus discrète, représentant seulement 0,2 % des skieurs étrangers. Ce déclin s’explique par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales qui ont découragé les voyages. Leur période de vacances est alignée avec celle de la Russie, avec une période de congé hivernal en 2025 du 24 décembre au 8 janvier, avant un retour possible au printemps pendant les vacances de Pâques.
Population russe qui part skier en France : environ 270 000 journées-ski.
7. Espagne et Italie : adeptes du printemps
Les Espagnols et les Italiens ne sont pas les plus présents pendant les vacances de février, préférant skier lors des vacances de Pâques. En 2025, les dates sont les suivantes :
Espagne : du 12 au 21 avril.
Italie : du 17 au 22 avril.
Population espagnole qui part skier en France : environ 1,35 million de journées-ski.
Population italienne qui part skier en France : environ 1,08 million de journées-ski.