Photovoltaïque : chantier hors-norme, « la plus haute centrale de France »

Un ovni dans le paysage.

Il n’est pas commun d’observer autant de panneaux photovoltaïques sur une remontée mécanique. Encore moins de l’ampleur de la nouvelle centrale installée sur le toit de la gare de départ de la télécabine du Mont Vallon perchée à 2 114 m, à Méribel-Mottaret.

460 panneaux recouvrent désormais la structure sur 900 m2. « En matière de puissance développée et de localisation, on pourrait parler de la plus haute centrale de France. C’est une station assez inédite. On estime sa production à l’équivalent de la consommation annuelle d’un télésiège classique », présente Jordan Fermaut, chef de projet énergie – environnement au sein de la société des trois vallées (S3V).

La prouesse d’une entreprise locale

C’est l’entreprise Solely, basée à Annecy, qui a été missionnée pour la réalisation de ce projet unique. Pour y parvenir, il a fallu être inventif. « En principe, les panneaux sont installés en plaine. Les fabricants n’ont pas de solutions pour ce type d’initiative. Pour les faire tenir avec le poids de la neige, le choix a été de multiplier le nombre d’appuis. En principe, il y a quatre rails sous un panneau, là, il y en a dix.

On est optimiste quant à la résistance, soutient Louis Bariatti, co-gérant de Solely. En termes de logistique, c’était un beau challenge, il fallait tout monter en une fois, donc pas le droit à l’erreur. Ensuite, on a fait venir un engin de levage, pour mettre les panneaux sur le toit de la gare. C’est déjà sympa d’aller travailler dans un cadre pareil, puis ça nous tenait à cœur de participer à un projet innovant comme celui-ci. »

Au bout de deux semaines de travaux intensifs, la centrale a été mise en route mi-septembre. Cette dernière a coûté 170 000 € à la S3V.

Une démarche écologiste

« Nous sommes satisfaits de son rendement pour le moment. Après, sa production sur l’ensemble du domaine exploité ne représente pas grand-chose. Avec nos deux centrales photovoltaïques la production est de 200 MW/an contre une consommation totale du domaine de 22 GW/an, soit moins d’1 % », confie Jordan Fermaut.

L’objectif de la société, c’est surtout de s’inscrire dans une démarche responsable dans la production et la consommation de son électricité, notamment dans le cadre du programme Méribel 2038. « Après une étude, plusieurs sites pouvant accueillir du photovoltaïque, de l’éolien et de l’hydroélectricité ont été identifiés, dont la télécabine du Mont Vallon », ajoute le chef de projet.

Dans les années à venir, une centrale photovoltaïque et une hydroélectrique à Courchevel pourraient voir le jour. Avec le rendement de la seconde, ajouté à celui des centrales photovoltaïques, la S3V pourrait parvenir à produire près de 10 % de l’électricité qu’elle consomme chaque année.

L’altitude, garantie d’un meilleur rendement

Selon Louis Bariatti : « L’avantage de l’altitude pour les panneaux, c’est la température. Ils n’aiment pas la chaleur, ils ont plus de rendement quand il fait froid. L’autre avantage, c’est l’ensoleillement en altitude, avec la neige, la réverbération permet d’accéder à des niveaux de productions intéressants. En revanche, le problème, c’est qu’ils sont recouverts une partie de l’année. Mais les pics de production en montagne sont plus importants qu’en plaine. »

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