Entre la Drôme et l’Isère, le parc naturel régional du Vercors (PNR), qui concentre une centaine de communes et plus de 60 000 habitants, est un véritable refuge pour la biodiversité. Il accueille la plus grande réserve naturelle terrestre de France.
Pour guider des orientations en matière d’environnement, d’agriculture ou encore de tourisme, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les Départements de la Drôme et de l’Isère, les intercommunalités et les communes du Vercors se sont mis autour de la table pour renouveler la charte du PNR.
Après un long travail commencé en 2017, ponctué de temps de concertation et d’ateliers, le Premier ministre a signé fin mars un décret renouvelant le classement du parc jusqu’en 2040.
15 nouvelles communes signataires
« Le périmètre du parc régional du Vercors a été élargi. Les 83 communes qui ont adhéré à la charte précédente ont accepté de poursuivre l’aventure. Quinze autres ont signé », note Jacques Adenot, son président. Les communes nouvellement intégrées proviennent notamment de la Raye, des monts du matin, du Diois et du val de Drôme.
« Romans-sur-Isère, Grenoble, Saint-Marcellin, Crest et Vinay continuent d’endosser le rôle de “villes portes”, qui jouent un rôle dans l’accès au territoire du Parc. Elles ont été rejointes par Mens, dans le Trièves », reprend l’habitant de Saint-Nizier-du-Moucherotte.
Jacques Adenot rappelle avant tout que « la charte a pour vocation à fixer une direction commune et le parc à servir d’organe de médiation. Il n’y a pas d’aspect contraignant pour les communes, qui continuent à agir en fonction de leurs ressources propres. »
L’accroissement du territoire géré par le syndicat mixte – organe de gestion du parc – nécessitera toutefois quelques adaptations pour les 50 à 80 salariés du parc. Pour renforcer les équipes, deux écogardes devraient notamment rejoindre les six en fonction.
Comment se financer ?
Pour agir, le PNR dispose d’un budget annuel d’environ 6,5 millions d’euros, le principal financeur étant la Région, suivie par les Départements, les communes et les intercommunalités. « On a décidé d’augmenter la part par habitant pour nous financer et nous aider à supporter une partie de l’inflation. Elle est passée de 4,34 à 4,95 euros par an », affirme Jacques Adenot.
Pour que les communes puissent assumer cette augmentation, le président compte sur « la dotation relative aux aménités rurales » que leur confère l’État, une dotation dont l’accès est facilité « par l’intégration dans un parc naturel régional », sourit le septuagénaire.
Une partie de ce budget global est dédiée à la gestion et l’entretien du Mémorial de la Résistance et du Musée de la préhistoire de Vassieux-en-Vercors, une autre à la réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors.
Le parc, propriétaire des bâtiments du village vacances Le Piroulet, à Vassieux, et de la Maison de l’aventure, à La Chapelle-en-Vercors, a en revanche entamé ou finalisé des réflexions pour s’en séparer.
Des objectifs ambitieux
Si la charte n’a pas de pouvoir réglementaire, le document de 122 pages mentionne une myriade d’objectifs à atteindre et veut apporter des réponses aux défis que va devoir surmonter le territoire – réchauffement climatique, augmentation du nombre d’habitants, problématique de l’eau, etc.
La création de nouveaux espaces protégés d’ici 2040 est aussi dans les tuyaux. Côté sensibilisation à l’environnement, la volonté est de passer de 47 collectivités engagées dans un atlas de la biodiversité communale à 60.
La transition vers une « économie quatre saisons »
L’avenir des stations, en manque de neige pendant la saison hivernale, est aussi abordé par la charte, de même que la question de la fréquentation touristique. Le PNR souhaite préparer « le passage d’une économie marquée par la neige et la saison d’été à une économie quatre saisons ».
Enfin, l’un des objectifs du parc est de continuer la promotion des produits et des races animales emblématiques du Vercors, comme le bleu du Vercors-Sassenage et le cheval du Vercors de Barraquand. « Il peut y avoir certaines lenteurs dans la prise de décisions, car il faut mettre tout le monde d’accord, reconnaît le septuagénaire. Mais à plusieurs, on va plus loin ! »
Article issu du Dauphiné Libéré