Le refuge du Parmelan… c’est souvent la première expérience en montagne des Annéciens qui débutent sur les sentiers de randonnée.
Vieux de 150 ans, un symbole pour le CAF
Moins difficile que l’ascension de la Tournette, celle du Parmelan est à la portée des familles. Quand l’arrivée au sommet se double d’un bon repas et d’une nuit au dortoir, c’est carrément la fête. Et voilà 141 ans que ça dure. Le refuge est aussi appelé du nom de son créateur, Camille Dunant, qui avait posé la première pierre en 1883. Il fut le premier président de la section annécienne du Club alpin français (CAF).
L’association va célébrer ce samedi 26 octobre les 150 ans du CAF d’Annecy au centre Bonlieu. Il est le propriétaire du refuge du Parmelan, dont ce sera aussi un peu la fête. Qui mieux placé que Philippe Graham, son gardien depuis six ans, pour parler de ce refuge iconique ? Il vous dira qu’il est l’un des plus vieux de France… et l’un des rares à ne pas être une étape puisqu’il se trouve, à 1 825 mètres, sur un sommet. Ce qui lui confère une certaine âme que Philippe Graham entretient avec soin.
Une rénovation pour améliorer le quotidien des gardiens
Une âme qui se traduit par un brin de rusticité. L’inconfort… il est surtout pour les gardiens. Sur les cinq qui travaillent au refuge, quatre couchent dans une tente, à côté des deux bâtiments. Et c’est justement pour améliorer leur quotidien qu’une rénovation est prévue. À ce jour, les démarches administratives de cette restauration ne sont pas closes mais on sait, d’ores et déjà, que les travaux pourraient commencer en octobre 2025 pour s’achever au printemps 2027. L’emprise au sol des bâtiments devrait rester inchangée.
Le couchage serait amélioré non seulement pour les gardiens, qui pourraient alors dormir entre quatre murs, mais aussi pour les clients qui devraient voir les quarante-neuf couchages réunis dans un seul et même espace. Aujourd’hui, il y en a dix-huit dans un bâtiment et trente-et-un dans un autre. En revanche, le principe des dortoirs serait maintenu, avec une pointe de modernité ajoutée. « Pour conserver cet esprit de convivialité rustique », commente le gardien. Le concept plaît puisque le refuge affiche 2 600 nuitées par saison. Pas question donc de le transformer en hôtel d’altitude.
36 tonnes de matériel héliportées
Autre avancée que la rénovation pourrait apporter : une réserve d’eau, non potable, plus généreuse. Le refuge est uniquement alimenté par l’eau de pluie. Souvent, elle manque. En temps normal, la cuve de 15 m3 permet aux gardiens de faire des toilettes sommaires pendant deux mois. Actuellement, un seul toit permet de la collecter. Prochainement, elle pourrait dégouliner d’une deuxième toiture.
Un aménagement qui devrait permettre aux randonneurs qui couchent au refuge de disposer d’un litre quotidien par personne. Un vrai luxe. Quant à l’eau potable, elle continuera à arriver en bouteilles par la voie des airs. À chaque saison, le gardien fait apporter par hélicoptère 36 tonnes de matériel, via une soixantaine de rotations d’hélicoptère. À l’ouverture du refuge, près de 10 tonnes sont livrées à travers une vingtaine de rotations.
Il était temps
Les fenêtres pourraient aussi être revues. « En août dernier, nous avons eu de gros orages, la foudre est tombée sur une antenne et les vents ont soufflé à plus de 130 km/h », explique le gardien. La prochaine rénovation devra assurer aux bâtiments une centaine d’années supplémentaires. Et surtout du réconfort aux gardiens qui travaillent près de seize heures par jour pendant cinq mois.
« Une immersion à laquelle tout le monde ne peut pas résister », conclut le gardien. Le refuge de la Pointe percée, également propriété du CAF, avait été rénové en 2023. Celui de Camille Dunant le méritait tout autant.