Sur les rives du lac de Serre-Ponçon deux ans se sont écoulés entre la sécheresse historique de 2022 et la saison touristique prometteuse de 2024.
Une sécheresse historique en 2022
Deux ans sont passés depuis la visite du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Christophe Mirmand. Deux ans que les collectivités locales des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence imaginent un plan dit de résilience pour le lac de Serre-Ponçon qui vise à concilier transition écologique et activité économique en période de sécheresse – lorsque le niveau du lac est bas, trop bas pour que les touristes profitent des activités nautiques.
L’enjeu est de taille car la destination pèse 1 500 emplois et 246 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 20 % de la fréquentation et de la consommation touristique des Hautes-Alpes.
« Un challenge pour les élus locaux »
Présenté en 2023, ce plan prévoit, dans sa dernière version, une soixantaine d’aménagements et pèse entre 18 et 20 millions d’euros sur cinq ans (2024-2028).
Deux ans que les élus attendaient officiellement un engagement financier conséquent de l’État. C’est désormais chose promise à hauteur de 30 %. Le reste du financement est partagé entre le Conseil régional, les Départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence ainsi que l’Europe, EDF et le Smadesep (Syndicat mixte d’aménagement du lac de Serre-0Ponçon). Autant dire que les élus présents, le 31 juillet, à Savines-le-Lac affichaient un large sourire après avoir négocié le plan de financement.
« Vous aviez vu la gravité de la situation, il y a deux ans presque jour pour jour », a rappelé à cette occasion le maire de Savines-le-Lac et président du Smadesep, Victor Berengel. « Le plan de résilience de Serre-Ponçon que nous présentons a été un challenge pour les élus locaux », a-t-il fièrement souligné, s’adressant au préfet Christophe Mirmand qui était accompagné des préfets des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Éviter une “guerre de l’eau”
Ce déplacement protocolaire, ce mercredi 31 juillet, a permis de rappeler devant la presse l’engagement des collectivités comme de l’État. « L’Arrêté cadre interdépartemental (ACI) de 2023 permet une restriction au printemps jusqu’à 10 % afin d’assurer que le niveau d’eau du lac soit après suffisant pour permettre une gestion des besoins des agriculteurs comme des professionnels du tourisme », a notamment confirmé Christophe Mirmand.
Plus largement, cet arrêté coordonne les décisions de restriction d’eau sur la Durance et le Verdon prises par les préfets des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse, du Var et des Bouches-du-Rhône. Objectif : assurer « une équité » dans l’utilisation de l’eau et éviter une “guerre de l’eau”.
Dans le cadre du plan de résilience du lac de Serre-Ponçon, plusieurs aménagements ont été réalisés en 2024 dont trois cales de mise à l’eau à Saint-Vincent-les-Forts [commune d’Ubaye-Serre-Ponçon], Rousset et Chorges pour 2 millions d’euros afin de permettre l’accès nautique au lac même en cas de niveau plus bas.
« D’ici 15 jours, un ponton brise-lames sera aménagé dans le port de la capitainerie de Savines-le-Lac afin de faciliter et sécuriser l’entrée des bateaux. Courant 2024, trois pontons écologiques vont être installés avec des casiers remplis de biodiversité. À partir de 2025, les huit plages publiques seront progressivement rallongées de 10 à 15 mètres.
Et à l’horizon 2025-2026, une ferme aquacole en gestion privée va être installée à la Bréole », [commune d’Ubaye-Serre-Ponçon NDLR], énumère le maire Victor Berengel. Les dossiers de demande de financements vont être présentés aux financeurs, dont l’État.
Article issu du Dauphiné Libéré