Après une avalanche, chaque minute est cruciale.
Stéphane Blum, maître-chien aux Arcs depuis décembre dernier, le sait bien. Le pisteur prend d’ailleurs l’exercice d’entraînement à la recherche de victimes d’avalanche sur le domaine de La Rosière, en Haute Tarentaise, très au sérieux. Top départ lancé, le trentenaire se dirige vers une motte de neige. Son chien, Olaf, le dépasse.
Un exercice d'entrainement de secourisme avec des chiens sauveteurs en avalanche a eu lieu à la station de La Rosière en Savoie. Le maître-chien Stéphane Blum et son chien.
Photo : Valentin Lecaille / Le Dauphiné Libéré Photo Valentin Lecaille
Un compagnon essentiel
La truffe au sol, le border collie croisé berger australien âgé d’un an et demi flaire les effluves qui s’échappent du tas. Un détour par la droite, un retour sur la gauche. Quand soudain, Olaf s’arrête. Le toutou commence à gratter. Puis jappe. Stéphane Blum rappelle son compagnon à quatre pattes à ses pieds tandis que d’autres pisteurs, armés de pelles, creusent à l’endroit indiqué par le chien.
Mais Olaf continue d’aboyer. « C’est un jeune chien. Il a très envie d’aider à chercher la victime », commente à bonne distance François Martinal, formateur de maître-chien d’avalanche depuis 1984. Au talkie-walkie, celui qui fut pisteur à Courchevel impose le tempo : « Vous arrêtez de creuser. » Stéphane Blum relâche Olaf qui court vers le trou formé. Le jeune animal disparaît dans la cavité tandis que les pisteurs déblayent autour. Le maître-chien s’avance à son tour et aide Olaf à sortir la fausse victime du tas de neige en moins de 15 minutes. Mission réussie.
« On se doit de s’entraîner régulièrement, avalanche ou pas »
En deux jours, Stéphane Blum a perfectionné sa technique. C’est tout le but de ces exercices programmés une dizaine de fois dans l’année par la préfecture de la Savoie. « Les chiens participent à la sécurité de tous les skieurs », martèle Ludovic Trautmann, directeur de cabinet du préfet. Et Alain Mandaldjian, directeur du service des pistes de Méribel et coordinateur des opérations en Savoie, de compléter : « On se doit de s’entraîner régulièrement, avalanche ou pas, été comme hiver. »
Car de tels phénomènes, par nature imprévisibles, ont déjà entraîné la mort de 10 skieurs depuis le début de la saison en Pays de Savoie. Mais de mémoire de directeur de service des pistes de Méribel : « Pas mal d’équipes cynophiles ont sorti des gens vivants de la neige ! » De quoi pousser un wouf de soulagement.
Article issu du Dauphiné Libéré