Depuis son arrivée sur le marché ferroviaire français en 2021, Trenitalia s’impose progressivement comme un concurrent de taille pour la SNCF.
Après avoir pris position sur des axes majeurs comme Paris-Lyon, l’opérateur italien s’attaque désormais au marché des trajets hivernaux vers les stations de ski.
Une initiative qui vient bousculer le monopole de la SNCF sur ce secteur stratégique, d’autant plus que ce dernier fait face à des critiques croissantes.
2 gares proches des stations
À partir du 15 décembre prochain et jusqu’en mars, Trenitalia renouvelle son offre hivernale pour relier les stations de ski. Ses rames rouges desserviront ainsi Chambéry et, nouveauté cette année, un arrêt supplémentaire à Saint-Jean-de-Maurienne.
Ces deux gares permettent un accès facilité à de nombreuses stations grâce à des correspondances en bus ou en train. Cette liaison saisonnière s’inscrit dans le prolongement de la ligne Paris-Lyon, un axe déjà prisé des voyageurs.
Pour s’imposer sur ce marché, Trenitalia développe une communication de plus en plus axée sur la montagne. Preuve en est, ses contenus promotionnels récents, comme l’article « Top 10 des stations de ski accessibles en train« , une stratégie claire : marquer son territoire dans le monde du ski
La faiblesse de la SNCF, une opportunité pour Trenitalia
Le positionnement de Trenitalia intervient dans un contexte où la SNCF est régulièrement pointée du doigt pour ses insuffisances dans l’offre ferroviaire vers les stations de ski. Plusieurs acteurs de la montagne critiquent depuis plusieurs années un désengagement progressif, avec une réduction du nombre de trains ou d’arrêts spécifiques pour les destinations de sports d’hiver.
De plus, la forte demande pour les trajets hivernaux exacerbe les frustrations. L’ouverture de la billeterie SNCF pour les vacances de Noël le 2 octobre et pour celles de février le 13 novembre a, comme chaque année, montré ses limites : les billets sont rapidement pris d’assaut. En raison d’une offre inférieure à la demande, de nombreux voyageurs se retrouvent sans solution ou contraints de se tourner vers des trajets plus longs et coûteux.
Pour Trenitalia, cette situation représente une opportunité. En ciblant des destinations stratégiques et en proposant une alternative sur le secteur montagnard, l’opérateur italien peut capter une partie de cette clientèle frustrée par le manque de solutions de la SNCF.
Une offre encore limitée mais au grand potentiel
Malgré ses ambitions, l’offre hivernale de Trenitalia reste pour l’instant modeste. L’opérateur prévoit uniquement un aller-retour par jour, programmé les samedis et dimanches, pour desservir les gares de Chambéry et Saint-Jean-de-Maurienne. Une fréquence bien inférieure à celle de la SNCF, qui déploie une gamme étendue de TGV et TER pour les stations alpines.
En fait, l’ajout de l’arrêt à Saint-Jean-de-Maurienne reflète une vision à long terme de Trenitalia. Cette gare, située au cœur de la vallée de la Maurienne, jouera un rôle stratégique avec l’achèvement du tunnel Lyon-Turin. Selon l’entreprise, cette infrastructure fera de Saint-Jean-de-Maurienne une « véritable gare internationale » et un hub économique et culturel pour la région.
Une concurrence bénéfique pour les voyageurs ?
Il est trop tôt pour le dire, et surtout il faut voir comment la situation évolue sur le long terme. Qui sait si ces ambitions italiennes se révèleront être aussi importantes dans les années à venir, et s’il s’agit du début d’un véritable ancrage économique ou d’un cout d’éclat éphémère.
En revanche sur le court terme, c’est à dire pour la saison à venir par exemple, pouvoir comparer les offres entre ce deux acteurs ferroviaires peut au pire, vous avoir fait perdre deux minutes, au mieux, vous avoir fait gagner de précieuses économies sur votre billet.
