Pas étonnant que les grimpeurs soient courtisés.
« Leur présence commence en avril et finit en novembre. On a d’ailleurs fait d’excellents mois de septembre et octobre. C’est la vertu de l’escalade, c’est un public presque quatre saisons » observe Gilles Crémillieux. Avec ou sans magnésie, le maire d’Orpierre peut se frotter les mains : l’activité est « un des moteurs économiques de la commune ».
Entre les moniteurs, les guides, la vente de matériel et le centre de vacances UCPA, elle génère une vingtaine d’emplois directs. Et cinquante au total, si l’on compte les emplois induits dans l’hébergement et la restauration. Pas mal pour un village de 350 âmes.
Un système-modèle
La réussite d’Orpierre est basée depuis les années 1980 sur une bonne entente entre la municipalité et les professionnels. Ces derniers, regroupés au sein d’une association, assurent pour le compte de la commune l’entretien des centaines de voies qui la surplombent.
La sécurité des pratiquants est la priorité n° 1 – encore plus après la mort d’une adolescente l’an passé. Elle est assurée avec l’aide d’un outil informatique qui permet de ne négliger aucun secteur.
L’association édite un topo vendu en 2024 à 1 592 exemplaires, pour un chiffre d’affaires de 28 000 euros. Le bénéfice est reversé à la commune pour le financement de l’entretien des voies, qui lui incombe. Par ailleurs, la municipalité consacre tous les ans une partie de ses budgets d’investissement et de fonctionnement à la promotion et au développement de l’escalade.
« 70 % des ventes immobilières »
Beaucoup de passionnés viennent donc à Orpierre pour escalader ses falaises ; certains y restent. Ils représentent même « 70 % des ventes immobilières » de ces dernières années, constate Gilles Crémillieux.
Résidents principaux ou secondaires, ces citadins « veulent une implantation près des falaises mythiques d’Orpierre, la Mecque de l’escalade », vante le maire. Le problème, c’est qu’avec eux, ce sont les prix qui grimpent. Jusqu’à atteindre des sommets inaccessibles aux habitants du cru. « J’ai plusieurs exemples de jeunes couples qui ne peuvent pas s’installer. »
L’escalade a de l’avenir
Malgré cet inconvénient, Orpierre veut consolider son modèle vertical. Pour améliorer l’accueil des grimpeurs, des toilettes sèches vont voir le jour au printemps au pied des falaises les plus fréquentées, un parking est en projet et un nouveau bail en négociation avec l’UCPA, pour pérenniser sa présence.
L’avenir sera chaud, il faut l’anticiper. « Par rapport au réchauffement climatique, on cherche de nouvelles voies, plus à l’ombre, notamment pour la période estivale. »
Article issu du Dauphiné Libéré