Quel niveau faut-il pour descendre le mont Blanc à ski ?

Descendre le mont Blanc à ski : voila un projet qui a de quoi faire rêver. Si le « toit de l’Europe » culmine à 4808 mètres, il n’est pas inaccessible aux bons skieurs. « On monte depuis le refuge des Grands Mulets, en ski de randonnée jusqu’au col du Dôme, puis on termine en crampons jusqu’au sommet », retrace Anselme Baud, guide de haute montagne à la Compagnie des guides de Chamonix.

Comme une piste noire

« Cela représente 1700 m de D+ depuis le refuge. Il faut donc avoir une bonne forme physique et quelques qualités d’alpiniste. Pour le ski, c’est accessible à de bons skieurs, car la pente un peu raide, de l’ordre d’une piste noire, et il faut savoir se contrôler. Ensuite, ça dépend de la qualité de la neige. Avec un guide, ça se passe bien. Je l’ai même fait une fois avec un unijambiste qui n’avait pas prothèse. »

Valéry Giscard d’Estaing y est allé

Selon Anselme Baud, cet itinéraire a progressivement gagné en notoriété. « Cela fait 15 à 20 ans que ça se fait plus régulièrement, mais on se souvient qu’il y a près de 50 ans, André Contamine l’avait fait avec Valéry Giscard d’Estaing. Ils étaient montés en avion au Dôme du Goûter, puis avaient terminé de grimper avec des crampons, avant de descendre la face Nord. Il faut dire qu’à l’époque, certaines personnes se faisaient même amener en hélicoptère jusqu’au Dôme du Goûter. »

Une première descente au début du XXe siècle

Les premières images de cet itinéraire datent de 1953, grâce au film de Lionel Terray qui sera présenté, à l’Espace Simond à Chamonix ce jeudi 9 mars à 19 heures. « Une conférence évoquera toute l’histoire, notamment ceux qui sont venus avant mais qui n’ont pas descendu la face Nord, comme Emile Allais par exemple. On parlera aussi de cet alpiniste allemand qui a skié pour la première fois sur le mont Blanc, avec quatre guides suisses, dans le début des années 1900. »