« Voulez-vous rester comme aujourd’hui une station indépendante au sein du Grésivaudan, rejoindre la Métropole de Grenoble, ou souhaitez-vous devenir une station communautaire comme Le Collet d’Allevard, les Sept Laux et le Col de Marcieu ? » Telle est la question posée par la maire de Chamrousse, Brigitte de Bernis, aux Chamroussiens lors de ses vœux.
Un débat sensible dans la station
Le 29 janvier dernier, dans la salle, l’annonce d’une consultation citoyenne locale déclenche stupeurs et tremblements. Philippe Cordon, l’ancien maire, présent, heureusement bien assis, en serait presque tombé de sa chaise. À un an des municipales, l’idée de ce référendum passe mal, et ouvre un débat plus que sensible et politique dans la station. L’opposition ne pouvait rester silencieuse. Dans une tribune, elle exprime son incompréhension et aussi son opposition de voir Chamrousse un jour basculer dans la Métropole.
« En réponse à une question d’un des membres de l’opposition à l’occasion d’une réunion du conseil municipal courant 2023, la maire Brigitte de Bernis a affirmé que, malgré des rumeurs, jamais elle n’irait à la Métropole de Grenoble, que ça n’était pas du tout en projet », rappelle Philippe Cordon.
« Suite à la démission du vice-président à l’attractivité du Grésivaudan, Sidney Rebboah, en novembre, Brigitte de Bernis avait candidaté à sa succession, sans que celle-ci ne soit retenue. D’où notre abasourdissement, comme semble-t-il un bon nombre de Chamroussiens et d’élus du Grésivaudan, devant son idée de lancer un référendum », commente l’ancien maire qui note « qu’elle le mûrit depuis le début de son mandat, pour savoir, notamment, si les Chamroussiens souhaitent que la commune rejoigne la Métropole de Grenoble ».
« Des conséquences qui pourraient être désastreuses »
Il s’interroge : « Les adjoints étaient-ils au courant de ce projet ? Cette position n’ayant jamais été évoquée auparavant. Au vu des relations historiques de Chamrousse (mairie, régie des remontées mécaniques, Office de tourisme) avec la communauté de communes du Grésivaudan, et au regard des aides et soutiens apportés par celle-ci du fait de ses nombreuses compétences en matière de tourisme de montagne, il semble irresponsable et inconvenant d’oser lancer de tels propos aux conséquences qui pourraient être désastreuses pour la commune », s’insurge le groupe d’opposition de Chamrousse.
« En tant que citoyens et élus de cette belle station, nous espérons que Brigitte de Bernis recouvre la raison avant de mettre Chamrousse dans une posture qu’il sera très difficile à redresser. Elle déclare que “poser la question en début de mandat aurait été suicidaire”. Ce qui démontre bien que ce référendum est insensé, d’autant plus à la veille d’élections municipales », analyse Philippe Cordon. Et de conclure : « Cette posture montre une volonté de détruire ce que des générations ont mis des années à construire. Nous nous devions d’alerter des dangers de tels propos en espérant que ce ne soit que des mots. Si une telle question devait être posée, les Chamroussiens ne manqueront pas de se mobiliser et de refuser ce jeu politique malsain ».
Article issu du Dauphiné Libéré