Chamrousse : indépendance, Grésivaudan ou Grenoble ? Les habitants voteront en 2025

Il faudra attendre encore quelques mois encore pour connaître précisément les contours de ce référendum dont la tenue est prévue fin 2025. Mais la question de cette consultation citoyenne, elle, est bien posée. Et va faire causer… à un an des municipales de 2026. « Voulez-vous rester comme aujourd’hui une station indépendante au sein du Grésivaudan ou souhaitez-vous devenir une station communautaire comme Le Collet d’Allevard, les Sept Laux et le Col de Marcieu, ou, enfin, rejoindre la Métropole de Grenoble ? » a lancé Brigitte de Bernis, la maire de Chamrousse à la cinquantaine de résidents permanents et secondaires venus assister mercredi soir à ses vœux pour 2025.

Photo Le DL/Benoît Lagneux
Photo Le DL/Benoît Lagneux

Un sujet très sensible

« Le sujet est sensible, très sensible », a même reconnu l’édile mais « il nous semble nécessaire de donner la parole aux Chamroussiens ». D’autant qu’on « ne leur a jamais demandé leur avis sur la question », soulève, en aparté, la maire.

Pourquoi un référendum maintenant ? « La situation a évolué depuis 2009, date où la majorité des communes regroupées au sein des Balcons de Belledonne a rejoint la communauté de communes du Grésivaudan », rappelle Brigitte de Bernis.

Déjà, les trois stations, Le Col de Marcieu, la première, puis le Collet d’Allevard et enfin Les Sept Laux sont passées dans le giron du territoire Le Grésivaudan avec un office de tourisme intercommunal [qui gère depuis janvier 2024 également la station thermale de Saint-Martin d’Uriage, NDLR] et une Société d’exploitation montagne et loisirs du Grésivaudan (SEMLG) pour la gestion des domaines skiables. Donc, naturellement, la question se pose de voir – ou pas – Chamrousse les rejoindre.

Photo Adobe Stock
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Le dossier Chamrousse 2030 en suspens

Et si elle débarque là, à un an de la fin du mandat, ce n’est pas un hasard non plus. « La poser en début de mandat aurait été suicidaire. On se serait fâché avec tout le monde », admet Brigitte de Bernis, qui, en 2020, avait un autre gros dossier en suspens à gérer, Chamrousse 2030. Ce grand projet de rénovation urbaine de la station laissé par son prédécesseur, Philippe Cordon, aujourd’hui abandonné faute d’investisseurs.

Puis il y a ce rapport de la Cour régionale des comptes (CRC), rendu public en décembre 2023 sur les comptes et la gestion de la commune de Chamrousse et de sa régie des remontées mécaniques (RRM). Il faisait suite à une enquête nationale des juridictions financières relative aux acteurs publics locaux du tourisme hivernal face au changement climatique. Et que disait-il ? Que Chamrousse et sa régie sont encore endettées à hauteur de 20 millions d’euros, et que, même si leur capacité de désendettement cumulé a fortement chuté, pour passer sous la barre des dix ans, tous les projets de financement annexes sont mis à l’arrêt. Comme ce projet de pôle aquatique à 20 M€…

« On nous voit comme les “ni-ni” de la grande agglomération »

Bref. « Il fallait toutefois trouver une problématique de fin de mandat, et celle-ci est parfaite », assume l’édile. Ce référendum, elle « le mûrit » dit-elle depuis son arrivée à la tête de la commune. « Franchement, on nous voit comme les “ni-ni” de la grande agglomération. On n’est ni dans le Grésivaudan, ni dans la Métropole ».

Un timing idéal donc, avant 2026. « Nous allons avoir le temps d’organiser des études et des réunions publiques », explique la maire. Ce qui en laissera aussi aux représentants du Grésivaudan et de la Métropole pour se faire une opinion. Ils seront amenés à se prononcer et « à s’expliquer sur leur vision de l’avenir de Chamrousse, et quelles ambitions ils donneraient à notre station-village », appuie Brigitte de Bernis.

Clairement, cette question sera au cœur des prochaines municipales. Cadeau ou pas, ce sera aussi le premier dossier sur la pile du prochain maire de Chamrousse. La vice-présidente au tourisme et à l’attractivité du territoire, Régine Millet présente à ces vœux, glissait à la maire : « La porte du Grésivaudan est grande ouverte. On n’a aucun intérêt à ce que le territoire éclate ».

Article issu du Dauphiné Libéré

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