Le snowboard a longtemps été perçu comme une discipline secondaire dans l’univers des sports de montagne en France, malgré son développement rapide et ses succès au plus haut niveau. Ce sport a vu la France décrocher 13 médailles aux Jeux olympiques d’hiver.
Pourtant, les snowboardeurs en France se heurtent à des difficultés administratives et professionnelles, dues à l’absence d’un diplôme d’État spécifique. Cette situation mérite-t-elle d’être réexaminée, voire corrigée ?
Une discipline sous-estimée, mais encore populaire
Le snowboard, bien qu’il n’ait plus la popularité qu’il avait dans les années 1990 et 2000, représente toujours une part importante du marché des stations de ski. Selon une étude de YouGov, 38% des Français savent skier ou faire du snowboard, bien que les skieurs dominent largement avec 31%, contre seulement 4% de snowboardeurs.
Toutefois, la discipline reste bien vivante, notamment grâce à un public fidèle qui continue de fréquenter les pistes et à un renouveau chez les pratiquants de plus de 35 ans. Si le nombre de pratiquants a diminué depuis son apogée, notamment à cause des progrès dans le matériel de ski, il conserve une base solide d’adeptes.
Pierre-André Comtat, référent snowboard et freestyle pour les écoles du ski français (ESF), souligne d’ailleurs qu’il ne faut pas enterrer le snowboard :
« Depuis quelques années, on observe une stagnation de la pratique, mais pas un effondrement »
Il y aurait même un renouvellement de la pratique observé chez chez Speck Sports, le plus gros distributeur de matériel des Vosges : « On a vu un gros déclin depuis la fin des années 1990 mais, depuis deux-trois ans, la baisse s’est arrêtée et ça remonte même un peu »
Une reconnaissance professionnelle à revoir
Cependant, le manque de reconnaissance du snowboard dans le milieu professionnel demeure un problème majeur. La France est toujours le seul pays européen occidental à ne pas avoir de diplôme d’État spécifique au snowboard, contrairement à des pays comme la Suisse ou l’Autriche.
Actuellement, les snowboardeurs doivent passer par un diplôme de ski alpin pour enseigner, ce qui ne prend pas en compte les particularités techniques du snowboard. Cette situation rend difficile la reconversion des snowboardeurs de haut niveau, qui n’ont pas de cadre spécifique pour leur discipline.
Vers une réforme nécessaire ?
Cette absence de diplôme d’État spécifique pour le snowboard est d’autant plus problématique qu’elle freine l’épanouissement de la discipline. Plusieurs acteurs du secteur appellent à une réforme. Xavier Roseren, député de la circonscription du Mont-Blanc, a récemment interpellé le gouvernement pour savoir si une réforme était envisagée afin de créer un diplôme d’État dédié. Une telle mesure permettrait non seulement de valoriser la discipline, mais aussi de favoriser la reconversion professionnelle des athlètes.
Et vous, ski ou snowboard ?
Si vous êtes arrivé sur cet article, il y a de fortes chances que vous soyez adepte de sports d’hiver. Alors, on en profite pour vous poser la question :