– La saison a été le reflet de yoyo en termes d’aléas météorologiques…
– Christophe Lavaut : « Ça a été une saison digne d’un nouvel épisode d’Indiana Jones. En décembre, le vent a soufflé la neige et causé une ouverture difficile sur la partie orientale du vallon de l’Iseran.
Puis, la magie du Critérium a opéré. En janvier, on a été surpris d’avoir des épisodes de pluie. À une semaine des vacances de février, le bloc de pierre a créé des craintes, de l’incompréhension et de l’agacement. On n’est pas passé loin de la catastrophe grâce au travail remarquable des équipes du Département. Et alors que depuis deux mois, on n’avait pas eu de chute de neige, un mètre cinquante de neige sont tombés en une journée , en plein festival du film.
Finalement, les gens se sont crus dans un village du Pôle Nord et se lançaient des boules de neige dans le labyrinthe blanc de la ville. Nos clients se souviendront de ce moment magique, coupés du monde, dépaysant, et son côté aventure. »
– Cet épisode neigeux a renforcé d’autant plus vos chiffres de fréquentations déjà à la hausse.
– Christophe Lavaut : « Il a été notre meilleure campagne de communication, car on a boosté nos nuitées de 10 % la semaine dernière. Ça nous a permis de lisser la fréquentation et d’avoir des derniers instants de ski attractifs. Des saisons comme ça, on en veut tous les ans.
On a même établi un record cette saison avec 1,7 million de nuitées. Le nombre de vacanciers américains a doublé pour des raisons politiques et économiques. Le dollar étant fort, il était moins cher pour eux de venir en Europe. Mais les droits de douane actuels ont changé la donne. »
– Malgré tout, le réchauffement climatique n’a jamais semblé si actuel…
– Christophe Lavaut : « Le réchauffement climatique s’observera surtout sur le glacier du Pisaillas lors de l’ouverture du ski d’été. Ça nous préoccupe et nous incite à penser le futur de notre destination touristique avec la population et les élus. »
– Quelle place occupe la culture dans votre destination ?
– Christophe Lavaut : « On mise beaucoup sur le sport et le ski , mais on souhaite préserver la culture et le patrimoine local. Avant d’être une station de ski, on était un village ! On arrive à la 28e édition du festival du film , la 31e édition de Classicaval et la 20e édition des fêtes savoyardes cet été. Réunir une centaine de personnes pour écouter de la musique classique dans une église, c’est très intimiste.
On s’inspire du côté novateur du saut en avant de Jean-Claude Killy pour diversifier notre offre. Cet hiver, le circuit de karting électrique sur neige a connu un franc succès par exemple, tout comme les spectacles du Paname Comedy Club. Le meilleur reste à venir avec les championnats de France de trail en juillet, qui vont nous apporter une forte clientèle dès le début de saison.
L’hiver prochain, on va créer une zone ludique avec la STVI autour de la télécabine du Vallon , on aura les deux épreuves du Critérium et l’ancienne gare de télécabine rénovée à la Folie douce. »
Article issu du Dauphiné Libéré