« Parfois c’est l’enfer » : régulatrice des secours à Val d’Isère

Du bruit. Entre la sonnerie du téléphone, le crépitement de la radio et le « bonjour » des pisteurs secouristes, l’ouïe des régulatrices des appels de la régie des pistes de Val d’Isère est mise à rude épreuve.

Mais Ségolène Verhaeghe reste de marbre devant son écran. Le combiné à l’oreille, la régulatrice se concentre sur les indications d’une skieuse blessée sur piste. « Mettez vos skis en croix en attendant les secours », conseille d’une voix posée la saisonnière de 35 ans.

Plus de mille accidents depuis décembre

Pendant ce temps, cette dernière tape les informations de l’accident sur une fiche numérisée. Type de blessure : « Genou et doigt ». Puis la régulatrice s’empare de la radio pour appeler la base de secours de Bellevarde. En l’attente d’une réponse, Ségolène Verhaeghe glisse : « Pas étonnant que ce soit Bellevarde ».

Depuis le début de la saison, sur 1 080 accidents recensés par le service de régulation, 606 ont concerné ce secteur très technique de Val d’Isère. Et le pic d’appel se situe entre 11 h et 13 h avec près de 400 occurrences. « Les skieurs fatiguent en fin de matinée », analyse Sandra Empereur, la régulatrice en chef.

Photo Garis Gentet/le DL
Photo Garis Gentet/le DL

Un quotidien « épuisant »

Mais en ce jeudi matin de vacances d’hiver, l’activité téléphonique est calme. Une exception. « Parfois c’est l’enfer ! Un jour j’avais un téléphone dans une oreille et un autre dans l’autre oreille avec la radio qui me parlait en fond », s’amuse Ségolène Verhaeghe. Sur la vitre devant son bureau, un dessin montre une pieuvre sur une chaise tenant un téléphone dans chaque tentacule. « Ça nous représente bien », sourit Sandra Empereur.

L’ambiance est détendue ce matin. Mais il faut parfois faire face à des accidents plus graves. « De ne pas être seule, ça aide », témoigne Ségolène Verhaeghe. Selon la gravité des secours, les régulatrices en appellent à l’hélicoptère des forces de l’ordre à Courchevel.

Lutter contre les impayés

Aujourd’hui pas d’hélico ni de secours graves. De quoi laisser le temps pour Tina Borrel, régulatrice de 22 ans, de traquer les mauvais payeurs des frais de secours qui peuvent varier de 69 € à 1 205 €. En quelques clics, voilà qu’elle déniche le lieu de vacances d’un fraudeur. « On remonte la piste parfois loin sur les réseaux sociaux », explique la saisonnière. Grâce à ces enquêtes, le taux de recouvrement atteint 94 % la saison passée.

En fin de journée, la fatigue l’emporte. « On est sur le qui-vive tout le temps, c’est épuisant », confie Ségolène Verhaeghe. Mais le sentiment du devoir accompli domine. Car, conclut la régulatrice en chef, « sans régulation, il n’y a pas de pistes ».

Article issu du Dauphiné Libéré

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