Nos plus beaux villages : Mens, la capitale du Trièves

Il faut serpenter plusieurs kilomètres, franchir un col avant d’apercevoir le bourg aux toitures pointues couvertes de tuiles en écailles. Ni vraiment en montagne, ni véritablement en plaine, Mens se dresse à 750 mètres d’altitude, cernée de crêtes, de hauts sommets et de vallons façonnés par l’agriculture.

Capture d'écran Google Maps
Capture d'écran Google Maps
La fiche d'idientité de Mens

Population : 1397 habitants
Gentilé : Mensois, Mensoise
Altitude : 612 m – 1929 m

En remontant la rue du Bourg, on découvre la montagne du Châtel, aussi surnommée “bonnet de Calvin” par les Mensois, pour sa forme particulière. À l’opposé, face au temple protestant, se dresse le mont Aiguille. Il faut légèrement sortir du vieux bourg pour apercevoir la chaîne de l’Obiou.

Un village refuge

Joyau du village, ce paysage a façonné l’histoire de la commune. « C’est le premier patrimoine de Mens », aime à rappeler Françoise Richard, secrétaire de l’association des Amis du musée du Trièves, qui organise des visites guidées du vieux bourg et anime le musée, situé place de la halle.

Photo Le DL/Marc Greiner
Photo Le DL/Marc Greiner

Jean Giono décrivait le lieu comme « une plaine tourmentée, fermée par un cloître de montagne ». Territoire enclavé, Mens a longtemps servi de refuge au cours de l’histoire. D’abord au Moyen-Âge, quand le village a abrité des populations refoulées : cathares albigeois, vaudois (chrétiens de Lyon, disciples d’un certain Pierre Valdo) et Lombards. Puis, pendant les guerres de religion où Mens a fait figure de bastion protestant.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, « le village a hébergé des populations juives dans les hôtels, les écoles », poursuit Pierre Silvestre, président de l’association des Amis du musée du Trièves et passionné d’histoire. Place de la Mairie, une plaque commémorative renvoie à cette période : le maire de l’époque, Édouard Arnaud, aurait participé à des placements d’enfants juifs, avant d’être dénoncé puis déporté dans un camp.

Photo Le DL/Marc Greiner
Photo Le DL/Marc Greiner
À lire également

>>> Bonneval-sur-Arc, Samoëns, Séez... découvrez nos plus beaux villages de montagne

Incendié, pillé, meurtri par les conflits, le bourg de Mens conserve les traces de ce passé tourmenté. « On s’aperçoit que les maisons ont été refaites, parfois de bric et de broc », raconte Pierre Silvestre, lisant l’histoire de Mens à travers ses portes en bois, ses pierres de taille, ses toitures et ses génoises (sortes de corniches entre le bas de la toiture et le mur).

Un héritage protestant

Dans le vieux bourg, deux clochers se font face, séparés de quelques maisons : d’un côté, le temple protestant, de l’autre, l’église catholique. Au XVIIe siècle, Mens comptait 90 % de protestants parmi sa population ; la moitié deux siècles plus tard. Aujourd’hui, ce passé se lit sur quelques monuments : les deux clochers, le cimetière, divisé entre protestants et catholiques, l’école normale.

Mais, des deux côtés, « il reste très peu de pratiquants », soulève Françoise Richard, dont le père était pasteur à Mens. « Seul l’esprit est resté », estime-t-elle. Et une tradition : chaque mois d’août, kermesse catholique et kermesse protestante ont lieu à une semaine d’intervalle. « À cette occasion, les bénévoles préparent la pogne », raconte Françoise Richard. Non pas celle de Romans, mais celle de Mens : une grande tarte, traditionnellement à la courge. Mais aujourd’hui plutôt à la courgette, à l’abricot ou au pruneau.

L’occasion de comparer les recettes : « Aujourd’hui, le débat théologique entre catholiques et protestants consiste à savoir qui fait la meilleure pogne ! C’est devenu folklorique », s’amuse Pierre Silvestre.

Façonné par l’artisanat et le commerce

Rue du Bourg, apparaît une enfilade de maisons mitoyennes sur trois niveaux, « serrées les unes contre les autres ». Des habitations étroites d’artisans et de commerçants, autrefois organisées selon la même logique : commerce au rez-de-chaussée, habitation au premier étage, grenier au second et atelier à la cave. Au deuxième étage, une lucarne émerge sous le toit, d’où pend une corde. Ce sont les “engrangeous” : ils servaient autrefois à hisser le foin, les Mensois possédant souvent des animaux dans une cour intérieure.

Photo Le DL/Marc Greiner
Photo Le DL/Marc Greiner

Sur l’artère principale, « toutes les maisons possédaient un commerce au rez-de-chaussée », entre le XIXe et le milieu du XXe siècle. « Mens disposait de vingt cafés à cette époque ! », raconte encore Pierre Silvestre. Mais aussi des cordonniers, épiciers, pâtissiers, droguistes, maçons, menuisiers, charpentiers… « Les deux principales activités ont été la ferronnerie, notamment la fabrication de clous, jusqu’à la Révolution, puis au XIXe siècle, le travail du chanvre, pour fabriquer des toiles destinées aux voiliers. Des marchands venaient de Marseille, Arles ou Toulon pour les acheter ».

Bourg commerçant, Mens conserve aujourd’hui un café historique, classé – le Café des arts – et de nombreux artisans. Village de 1 400 âmes, resté vivant, il abrite également une vie associative riche.

PARTAGER
Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus

Nos tops stations
  • Avoriaz
  • Chamonix
  • Courchevel 1850
  • Flaine
  • Font-Romeu
  • L'Alpe d'Huez
  • La Bresse
  • La Plagne
  • Le Lioran
  • Les 2 Alpes
  • Les Menuires
  • Montgenèvre
  • Orcieres Merlette
  • Peyresourde
  • Risoul 1850
  • Saint-Lary-Soulan
  • Tignes Val Claret
  • Val Thorens
  • Villard-de-Lans
Les stations par région
  • Alpes (134)
  • Massif central (4)
  • Pyrénées (21)
  • Jura (6)
  • Vosges (4)
  • Corse (1)
Suivant
Adultes18 ans et +
Enfantsde 0 à 17 ans
1er enfant
2ème enfant
3ème enfant
4ème enfant
5ème enfant
6ème enfant
7ème enfant
8ème enfant
9ème enfant