Avez-vous 20 jours devant vous ? C’est le temps qu’il faut marcher pour pouvoir dire, avec une fierté discrète mais tenace : « Moi, j’ai fait la Grande Traversée du Jura. »
Si ça sonne sportif, c’est parce que ça l’est un peu : plus de 400 kilomètres d’itinérance à pied, du pays de Montbéliard aux crêtes de l’Ain, à travers trois départements, deux parcs naturels régionaux et une montagne aux airs de continent miniature.
Mais ne vous laissez pas impressionner : c’est long, certes, mais c’est surtout du plaisir. De la marche accessible, progressive, pleine de variété, de paysages, de fromage et de rencontres. Une vraie idée de séjour, taillée pour ceux qui veulent prendre le temps.
Départ depuis Montbéliard
La Grande Traversée du Jura, ou GTJ pour les intimes, n’est pas qu’un sentier. C’est une diagonale lente dans un massif qui ne ressemble à aucun autre. Elle emprunte les GR®5 et GR®9, deux itinéraires mythiques de la grande randonnée, et déroule ses kilomètres entre les plis d’une montagne à taille humaine.
Tout commence au nord, dans le pays de Montbéliard, où les premières pentes vous emmènent vers les plateaux boisés et les rives du Doubs. On longe la rivière, on grimpe, on redescend.
On passe par Villers-le-Lac, par les fermes comtoises et leurs tuyés (ces grandes cheminées où l’on fume les saucisses), par Pontarlier, par le fort de Joux. Puis viennent les premiers sommets, les lacs d’altitude, les combes fraîches et les épicéas du Haut-Jura. Mouthe, Chapelle-des-Bois, Les Rousses, les Hautes-Combes : une succession de noms qui sonnent comme une respiration.
Arrivée à Culoz
Et puis on bascule vers l’Ain, plus rocheux, plus vertical. D’ailleurs, c’est ici qu’on atteint le point culminant du trajet, qui est aussi celui du massif du Jura, à 1720 mètres d’altitude près du mythique Crêt de la Neige, un balcon sur le Léman, Genève et le mont blanc quand il fait beau.
Enfin, Le Grand Colombier, ses vues sur le Rhône et les Alpes, marque l’ultime point d’orgue d’un itinéraire qui n’aura cessé de surprendre par sa variété.
Pas besoin d’être ultra-traileur
Ce n’est pas le GR20, ni la traversée des Andes. La GTJ à pied se fait à votre rythme, en intégralité ou par tronçons, en autonomie ou en version plus confortable. En moyenne, on compte 3 semaines pour tout faire, mais rien n’empêche de la découper : 4 ou 5 jours ici, une semaine là, selon les envies, la forme, les congés.
Le balisage est clair, les hébergements nombreux (plus de 150 partenaires labellisés GTJ), les transports bien pensés pour organiser des points d’entrée ou de sortie. Et surtout : pas de passage vraiment technique. De la bonne randonnée, qui monte, qui descend, mais jamais pour décourager. Pour peu qu’on aime marcher et qu’on soit un minimum préparé, tout est faisable.