Le ski n’y fait pas exception.
L’intelligence artificielle (IA) s’implante de plus en plus dans divers secteurs, et les stations de ski françaises sont de la partie. Entre surveillance de la neige, optimisation des opérations et promotion touristique, les technologies intelligentes redéfinissent l’expérience en montagne.
Voici trois exemples de l’intégration de l’IA dans les stations de ski françaises ces dernières années :
1. Sécuriser les pistes par la collecte de données
Après un tragique accident en janvier 2022, où une fillette de 5 ans a perdu la vie après avoir été percutée par un skieur sur la piste « La Serpentine », la station de Flaine a réagi avec une série d’initiatives visant à améliorer la sécurité sur ses pistes.
Pour cela, les drones doivent permettre d’analyser les flux de skieurs et la vitesse des descentes rapporte le Dauphiné Libéré. En utilisant des capteurs infrarouges, ils collectent des données anonymes (dans le respect des RGPD) et sont déployés sur les grandes pistes fréquentées pour mieux comprendre les comportements à risque et anticiper les situations dangereuses.
Mais la véritable innovation réside dans l’introduction de l’intelligence artificielle. Cette technologie analyse les données recueillies, telles que les géolocalisations des accidents, les conditions météorologiques et les profils des victimes, afin de prévoir les accidents. À terme, l’objectif est d’intégrer cette IA dans la gestion des pistes, permettant de mieux répartir les skieurs sur le domaine et d’ajuster la présence des pisteurs dans les zones les plus risquées.
2. Optimisation énergétique : réduire la facture grâce à l’IA
Face au réchauffement climatique, l’industrie du ski doit faire face à une problématique majeure : la gestion de la neige artificielle. Les stations de ski, pour garantir une saison réussie, ont recours à des canons à neige, mais cette production est extrêmement gourmande en eau.
Une start-up toulousaine, Elda Technology, a conçu une plateforme qui utilise des drones équipés de capteurs LiDAR et d’intelligence artificielle pour cartographier avec précision l’état du manteau neigeux sur les pistes. Ce système permet aux stations de déterminer exactement où de la neige doit être ajoutée, réduisant ainsi le gaspillage et l’impact environnemental. L’intelligence artificielle permet même de prévoir la fonte de la neige à 10 jours, offrant ainsi une gestion proactive et plus efficace de la neige de culture.
Le projet a été testé pendant deux ans à Serre Chevalier, et d’autres stations, telles que le Grand Bornand et Val Thorens, l’ont adopté. En 2024, la plateforme a été étendue à d’autres domaines skiables et continue de se perfectionner. Le bilan est déjà très positif, notamment pour la réduction de la consommation d’eau, bien que l’impact exact reste à évaluer indique France 3 Occitanie.
3. L’IA au service de la promotion touristique : des images créées sur-mesure
Chamonix a récemment frappé fort avec une campagne publicitaire où l’intelligence artificielle est la star. En collaboration avec l’agence de communication DDB, la station de ski a utilisé des générateurs d’images par IA pour créer des visuels saisissants de ses paysages enneigés.
Le concept ? Mettre en avant des images hyper-esthétisées, presque irréelles, qui subliment la beauté brute de la montagne. Mais ce choix d’opter pour l’IA n’a pas manqué de susciter des débats. Si pour certains, ces images étaient une façon intelligente de capter l’attention d’une clientèle en quête de visuels percutants et contemporains, beaucoup d’autres sur les réseaux sociaux ont trouvé que cela manque un peu de l’authenticité qui fait le charme de Chamonix.
En fin de compte, Chamonix a choisi de jouer la carte de l’innovation mais la question reste entière : l’IA peut-elle vraiment capter l’essence de ce lieu mythique qu’est la montagne ?
