Dans les Hautes-Alpes, à 3178 m, se trouve la plus haute chapelle de France, sur la commune de Névache, dans le massif des Cerces. Cette chapelle du mont Thabor ne peut pas rester en place à cause de la fonte du permafrost, conséquence du dérèglement climatique. Y a-t-il des réflexions sur ces nouveaux enjeux ? Avez-vous des craintes ?
Stéphane Bern : « Oui, évidemment, on y réfléchit. On essaye de réfléchir à des solutions pour pérenniser ce patrimoine. Rien n’est impossible. On a déplacé le temple d’Abou Simbel. S’il faut déplacer ces constructions, on les déplacera. Mais il faut les sauver. »
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Faut-il se résoudre à voir ces bâtiments disparaître ?
« Vous voyez, c’est ce que je n’aime pas. J’ai entendu une ancienne ministre, que j’aime beaucoup par ailleurs, dire : “Ah, mais de toute façon, il faut se résoudre. Une église sur sept sera détruite en France”.
Eh bien non ! Non, parce que c’est un aveu d’échec et ça pose un vrai problème. Mais j’ai conscience qu’il y a une déchristianisation de la France, que les Français sont moins attachés à la religion, vont moins dans les églises. Mais quand je parle du patrimoine religieux, c’est tout le patrimoine religieux : les synagogues, les temples protestants…
J’ai sauvé des temples tamouls que je suis allé inaugurer sur l’île de la Réunion, qui s’appelle ainsi parce que, justement, c’est la réunion de toutes les convictions, les croyances, etc. Parcle qu’évidemment, la mission, elle est en France métropolitaine, mais chaque année, on a au moins six sites utramarins. J’y vais chaque année. Alors j’alterne. Une année je vais en Guadeloupe, une année en Martinique, une année à La Réunion. Ce sont de longs voyages. Et puis comme je suis bénévole, il faut trouver des solutions pour payer ces voyages. »