Dès novembre prochain, le Grésivaudan reprendra la gestion de ses stations en main

Poussé par des échéances de renouvellement de certains de ses contrats de délégation de service public (DSP) prévus fin 2025, et contraint par les enjeux climatiques et environnementaux, Le Grésivaudan annonçait en début d’année vouloir changer le mode de gestion de ses sites touristiques et de loisirs.

« On s’est retrouvé à un carrefour, il fallait faire un choix »

Actuellement, les trois stations communautaires (Les Sept Laux, le Collet d’Allevard et le col de Marcieu) sont sous le contrôle d’une SEM (société d’économie mixte), la Société d’exploitation montagne et loisirs du Grésivaudan. « Parce que la législation a évolué, que le climat a évolué, que tout a évolué, on s’est retrouvé à un carrefour, il fallait faire un choix », précise Henri Baile, le président du Grésivaudan. Et c’est celui de Société publique locale qui s’est imposé.

« On a voulu sortir du monde du marché de la spéculation. Si on repartait avec une SEM, c’était repartir sur une mise en concurrence et faire face aux écrasantes sociétés d’exploitation de montagne. La SEM n’aurait pas pu être candidate », assume Henri Baile. Le territoire voit dans cette SPL « un outil plus souple, plus agile », un moyen aussi de financer la transition de ses massifs (Belledonne et Chartreuse).

La transition climatique dans la balance

 Et il s’appuie sur les prévisions des études de Clim Snow, et à venir de Clim Eau. Pour assurer la continuité et faciliter la mise en œuvre opérationnelle – et cela dès novembre –, le territoire a donc opté pour une transformation de la SEMLG en SPL. Ce qui, au final, ne change pas grand-chose, voire rien pour les personnels. Une passation qui permet de « reconnaître le rôle d’expertise des élus des communes supports. On sait combien ils sont attachés à accompagner cette montagne et la défendre ».

Cette SPL, « c’est ne pas oublier la vision d’aménagement de cette montagne de ceux qui nous ont précédés ». Et enfin, ceux qui travaillent dans la SEM. « “La montagne ce n’est pas une campagne pentue mais la montagne” dit souvent Gilles Chabert (le conseiller montagne de la Région). Il a raison, c’est une entité précieuse qu’il faut entretenir pour la faire vivre, faire vivre ceux qui l’habitent et qui la font vivre. La montagne, ce sont des emplois non délocalisables. Et nos stations de ski, des ZAE (zones d’activité économique) bien vivantes. Demain, grâce à la richesse et la souplesse de cette SPL, on va pouvoir accompagner leur résilience imposée par l’évolution climatique ».

Quels changements à venir ?

L’actionnariat, déjà. Dans une SPL, plus d’actionnaires privés. Les collectivités locales sont les seules maîtres à bord. Elles détiennent la totalité du capital social (et il a été augmenté 260 255 €) ainsi que les sièges au conseil d’administration (9). L’actionnaire majoritaire reste Le Grésivaudan (99,76 %), quand les communes supports représentent 0,3 %. Mais elles ont toutes voix au chapitre (et à parts égales). Fait nouveau : elles sont plus nombreuses.

En plus des communes historiques (Le Haut-Bréda, Theys et Les Adrets) se sont ajoutées Allevard, La Chapelle-du-Bard, La Terrasse, Laval et Le Plateau-des-Petites-Roches. Elles seront le maillon fort de cette SPL qui entend mettre en œuvre les futures transitions et nouveaux usages partagés des espaces touristiques et de loisirs de ce territoire. Et le funiculaire fait déjà partie de ses ambitions.

De grandes responsabilités

La SPL du Grésivaudan est chargée de piloter et d’investir pour la création, le développement, la gestion, l’exploitation, des activités touristiques et de loisirs pour le compte du Grésivaudan et des 9 communes actionnaires.

Charge à elle de concevoir et réaliser les investissements nécessaires à la conduite des politiques touristiques sur son périmètre d’action : le service public des domaines de loisirs, dont les remontées mécaniques toute l’année, des activités complémentaires de diversification et toutes celles participant à leur attractivité (restauration, commerces, immobilier de loisirs, navettes usagers…).

La SPL pourra être amenée à gérer les équipements et services liés à la pratique des activités nordiques (foyer de fond, stade de biathlon…), des espaces et itinéraires de randonnée (raquette, ski de randonnée). Elle devra assurer les missions de service public au bon fonctionnement de ces équipements : entretien et déneigement des espaces de circulation et stationnement, salle hors-sac, toilettes publiques, halte-garderie… et leur exploitation.

Article issu du Dauphiné Libéré

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