Italie vs France : faut-il s’inspirer de la facturation des secours ?

Si l’opinion s’émeut des tragédies, elle s’irrite souvent des moyens dépensés pour secourir les imprudents. Pendant l’été 2022, le maire de Saint-Gervais avait même émis l’idée de demander une caution de 15 000 euros afin de faire réfléchir à deux fois les « hurluberlus » qui tentaient l’ascension du mont Blanc malgré les contre-indications de la préfecture et des compagnies de guides.

Au-delà de cette proposition à prendre selon l’intéressé au « 19e degré », la population appelle parfois à faire payer les casse-cou négligents. Une mesure toutefois infaisable aux yeux de l’ancien patron du secours pour la gendarmerie Blaise Agresti.

« Actuellement après un accident, les gendarmes ou policiers des CRS recherchent l’éventuelle responsabilité pénale. Quand on a affaire à des cordées d’amateurs, la question est souvent vite réglée parce qu’il n’y a pas de relation marchande, mais c’est pourtant là qu’il y aurait le plus à redire », signale celui pour qui systématiser une enquête approfondie sur les causes de l’accident demanderait énormément de temps et d’énergie aux unités de secours, soumise à déjà pas mal de paperasse.

Photo Le DL/Greg Yetchmeniza
Photo Le DL/Greg Yetchmeniza

Suivre l’exemple italien ?

« Et même si l’on se concentrait sur certains cas particuliers, qui seraient emblématiques car plus abusifs, il y aurait toujours le risque que les organismes de secours déterminent le niveau d’irresponsabilité à la tête du client », juge l’expert, convaincu qu’une telle mesure engorgerait la justice, pour des sujets dont la finalité serait la simple facturation.

Face aux comportements parfois irresponsables, le maire de Chamonix et d’autres élus souhaitent plutôt donner la priorité absolue à l’information, la sensibilisation et la formation.

En revanche, d’autres souhaitent s’aligner sur l’exemple italien de la vallée d’Aoste, où si l’on ne cherche pas le degré de responsabilité pour chaque accident, on facture les appels et interventions jugées abusives, celles qui font déplacer les secouristes sans autre motif qu’un simple confort.

Article issu du Dauphiné Libéré

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