C’est la première tranche du “plan pluriannuel d’investissement” qui doit mener la régie des remontées mécaniques des Karellis jusqu’à l’année 2028 : réaliser un grand espace et des itinéraires pour les skieurs débutants. « Ce sont nos clients de demain », sourit Christophe Baudot, directeur de la régie. Dès l’ouverture, le 21 décembre, ils pourront profiter, en lieu et place de l’ancien télécorde, d’un tapis couvert, réceptionné il y a quelques jours.
Deux téléskis remplacés par un seul
L’an prochain, les deux téléskis des Prés seront remplacés par un seul, à enrouleur, dont le départ sera situé juste à la sortie du tapis. Après l’avoir emprunté, on pourra rejoindre en pente douce le téléski des Loix. L’ensemble, avec ses pistes vertes et bleues (et même un petit bout de rouge, “Les gentianes”, sous le téléski des Prés) constitue déjà un domaine en soi. Le skier et emprunter ses remontées mécaniques est gratuit. « Nous formons nos clients de demain », commente Christophe Baudot.
Par ailleurs, l’École du ski français construit un bâtiment, qui sera prêt pour le début de saison, destiné à l’accueil des “piou-piou”, et déplace son jardin d’enfants. Cette modernisation était indispensable pour que la station conserve son label “Famille +”.
«En tout nous disposons de 14 kilomètres de pistes vertes », calcule Christophe Baudot. L’essentiel de ce linéaire est constitué par la piste de la Ponsonnière, que l’on atteint par le télésiège de Plan-du-Four, et de l’ensemble Copies-Lac, depuis le sommet du télésiège de Vinouve. Plus haut, le télésiège des Chaudannes et cinq téléskis, dont un double, mènent aux secteurs d’altitude, destinés aux skieurs plus aguerris.
De 20 à 6 minutes aux Chaudannes
Le téléski de la Plagne a été équipé d’un variateur, et sa capacité doublée. « On n’y fait plus la queue ». Mais la nouveauté majeure interviendra dans quelques années, avec le remplacement du “quatre places pinces fixes” des Chaudannes par un “six places débrayable”. « On passera à six minutes de montée au lieu de 20 », annonce Christophe Baudot. Pour les mêmes départ et arrivée exactement, la régie n’intègre pas, pour l’heure, l’éventuelle liaison avec Albiez, qui est, insiste son directeur, « le problème de la vallée » et de son schéma de cohérence territoriale en cours d’élaboration.
En revanche, la piste bleue de Talière, réalisée pour la saison dernière, l’avait été dans la perspective de la modernisation de cette partie du domaine. « Elle est plébiscitée par la clientèle », assure Christophe Baudot.
Et elle pourra, avec le nouveau télésiège, être parcourue par plus d’enfants, qui aujourd’hui hésitent à monter par les Chaudannes, télésiège dont le départ est abrupt et l’arrivée, assez plongeante, délicate pour les jeunes skieurs.
Le télésiège du Plan-du-Four, un des deux appareils qui conduisent vers le secteur d’altitude, accuse 30 ans d’âge. Il reste en place pourtant, la station a choisi de “rétrofiter” certains de ses éléments. Sa salle de commande est installée dans le nouveau bâtiment construit en commune avec l’ESF pour son club piou-piou.
Cette pratique d’utiliser du matériel d’occasion est courante dans la station. La régie a acheté une nouvelle dameuse elle aussi rétrofitée, ce qui lui a permis d’économiser 100 000 €. Elle est néanmoins moderne, équipées d’un système de géolocalisation en trois dimensions qui permet de savoir quelle épaisseur de neige il y a en dessous, à cinq centimètres près. « Ça permet de doser au mieux les quantités de neige de culture à produire », explique Christophe Baudot.
« Un forfait à la journée à 34 €, voire 21 € le samedi »
De la même façon, le futur télésiège des Chaudannes sera d’occasion. « C’est 60 % du prix du neuf », explique Christophe Baudot. Or, un “six places débrayable” neuf atteint vite une dizaine de millions d’euros. D’occasion, il va aussi vite, avec le même confort, et il y en a sur le marché. Ce qu’il y a à refaire, ce sont les massifs en béton pour implanter les pylônes, et une “grande inspection” qui se traduit par le changement de certaines pièces essentielles. Autre argument : la lutte contre le gaspillage, puisque cela évite de construire de nouveaux pylônes.
« En prolongeant notre matériel, en achetant d’occasion, nous pouvons effectuer plus de travaux de piste et surtout conserver des tarifs compétitifs, avec un forfait à la journée à 34 €, voire 21 € le samedi s’il est acheté en ligne jusqu’au jeudi soir », argumente le directeur de la régie, « on reste ainsi dans l’ADN des Karellis, qui est la démocratisation du ski ».
Article issu du Dauphiné Libéré