La Savoie est le département français qui compte le plus grand nombre d’éducateurs sportifs déclarés, dont la majorité exerce comme moniteurs de ski. Chaque année, des contrôles sont réalisés par les services de l’État dans les stations, afin de garantir la sécurité des pratiquants et de lutter contre le travail illégal.
À l’aube de la saison hivernale 2024-2025, le préfet de la Savoie a réuni l’ensemble des services de l’État mobilisés le 13 décembre dernier. Les deux syndicats professionnels du secteur étaient également associés à cette rencontre. Elle visait à rappeler le cadre réglementaire et les objectifs de cette nouvelle campagne de contrôles qui démarrera dans les prochains jours, alors qu’un sentiment de concurrence déloyale avait touché la profession en France l’hiver dernier.
296 contrôles l’an dernier
« L’année dernière, sur 296 contrôles, on a relevé 50 irrégularités, 10 injonctions de cesser d’exercer l’activité ont été notifiées et il y a eu deux situations qui ont fait l’objet de poursuites pénales. Nous avons progressé en termes de contrôles avec des actions coordonnées avec Jeunesse et Sports, Urssaf et gendarmerie, qui ont permis d’avoir une présence sur le terrain plus intense et fréquente », a souligné François Ravier, le préfet de la Savoie, lors d’un point presse organisé au sortir des échanges, qui ont débouché sur un certain nombre de décisions.
« Je retiens par exemple qu’il faut sans doute accentuer notre effort en variant les heures de contrôle, davantage aller vers les hôtels et qu’il faut être présent pas simplement en bas des pistes mais aussi en haut. L’idée, pour ce qui relève du niveau local, est au moins le même nombre de contrôles que l’an dernier et si possible plus efficaces grâce à des actions mieux coordonnées et mieux ciblées peut-être. Le travail reste à poursuivre pour faire remonter au niveau national les évolutions dont on aurait besoin pour que la situation soit plus équitable », a détaillé François Ravier.
« La demande de professionnels est grimpante »
« Sur les 4 millions et demi d’heures de cours de ski, 40 % dépendent de la Savoie. Et la demande de professionnels est grimpante », a rappelé Eric Brèche, président du Syndicat national des moniteurs du ski français. « Ce métier, qui regroupe 17 000 moniteurs, est réglementé. Pour la sécurité des usagers, il faut que tout le monde soit en conformité avec les attendus. »
Vincent Rolland, député Droite républicaine de la deuxième circonscription de la Savoie (qui comprend le plus de moniteurs de ski en France), a tenu à témoigner des avancées s’agissant des contrôles opérés par les services de l’État. « Nous sommes attachés à la concurrence mais nous avons l’exigence qu’elle le soit la même pour tous, avec les mêmes bases fiscales et sociales. Sur le plan de la qualification, la plupart des étrangers enseignant en France ont le diplôme requis. Les efforts doivent être concentrés sur la question fiscale et sociale. Nous regarderons aussi au niveau national s’il y a des évolutions à faire opérer pour que cette équité soit respectée. »
Article issu du Dauphiné Libéré