Tout l’attirail est là.
L’épaisse veste rouge molletonnée. Des moufles aux allures de gants de boxe. Les skis affûtés pour le hors-piste et sur lesquels est inscrit en haut : « Freeski Academy ».
Laurent Niol et Xavier Troubat, les deux fondateurs de cette école, alternent séances de dédicace et d’essayage à la sortie de la projection de leur film Rêve de gosses, dont est tiré l’ouvrage éponyme (aux éditions La Fontaine de Siloé), à la salle des fêtes de Pomblière ce vendredi 29 novembre.
« Montrer que passé 50 ans, on peut encore faire des choses »
« Papa, je peux essayer la veste ? », demande, pas un brin farouche, Léa, 8 ans. La petite fille enfile les manches de la doudoune, zippe la fermeture éclair et rabat la capuche sur sa tête. La jeune free skieuse disparaît dans ce manteau bien trop grand pour elle.
Tout sourire, Léa déclare : « Plus grande, je veux faire pareil ». Pareil que Laurent Niol, Xavier Troubat, Yorick Vion et Enak Gavaggio : gravir le Manaslu , ce sommet népalais qui culmine à 8 163 mètres d’altitude et le redescendre à ski.
Ce pari fou, les quatre complices se le sont lancé pour un triple anniversaire. Celui de la Freeski Academy, l’école que le quatuor a fondé il y a dix ans. Celui aussi de la section ski études de Bourg-Saint-Maurice qui fête ses 50 ans et auxquels ils sont tous passés. Et enfin le leur. Leurs 50 ans.
« Cette expédition, c’est aussi pour montrer que passé 50 ans, on peut encore faire des choses », énonce à la tribune Laurent Niol. Et de sacrées « choses » !
Une longue ascension…
Le départ est donné de Katmandou le 6 septembre 2023. Puis cap vers les sommets de l’Himalaya. Deux jours de route plus tard, les voilà arrivés à 1 850 mètres d’altitude. Là, les quatre têtes brûlées commencent leur longue ascension à pied, les skis solidement attachés sur le dos.
Jusqu’à arriver au camp de base. Ici, il faut plusieurs jours pour s’acclimater aux hauteurs, au manque d’oxygène et au froid qui s’installe. « J’y suis encore un peu là-haut » Après des multiples allers-retours, il est temps pour les « quatre mousquetaires » de tenter l’ascension finale.
Les étapes s’enchaînent. Camp 1. Camp 2. Le camp 3 est évité pour se rendre directement au quatrième. Puis vient le Jour J.La fenêtre de tir est idéale avec un temps au beau fixe. Et 19 jours après leur arrivée au Népal, les quatre « gosses » tutoient enfin les sommets du monde.
… qui vaut le coup
« On commence à voir que la Terre est bien ronde avec tous ces pics à 7 000 qui se détachent autour de nous », raconte avec encore des étoiles dans les yeux Xavier Troubat. Car même de retour à notre niveau, ce dernier l’avoue : « J’y suis encore un peu là-haut ». Et d’ajouter : « Je n’ai pas l’intention de redescendre ».
Article issu du Dauphiné Libéré