Il ne fait gagner que quelques minutes, ou rien du tout, parce qu’il fonctionne en alternat, et prive ses usagers d’une vue fantastique, vers le Nord comme le Sud, lorsque l’on franchit le col, à peine une centaine de mètres au-dessus. Mais à quoi sert ce tunnel “entre nous et la France”, comme disent, parfois, les Savoyards ?
Une route créée en 1891
Lorsque la route a été créée, en 1891, faisant du Galibier le plus haut col carrossable d’Europe à l’époque, on a un peu triché en perçant ce tube à 2 550 mètres d’altitude, au lieu de monter jusqu’à la cote 2 645. Côté Hautes-Alpes, la route était d’ailleurs différente de l’actuelle, qui passe par le col du Lautaret, jusqu’en 1938.
L’histoire du Tour de France conserve Émile Georget comme premier coureur à être “passé en tête au Galibier” en 1911.
En fait, il n’a jamais franchi le col. Seulement le tunnel, comme ses successeurs, jusqu’à l’Espagnol Vicente Lopez Carril, en 1974. Le premier passage au vrai sommet du col fut celui du Belge Lucien Van Impe, en 1979.
Un tunnel fermé en 1976
Dans l’intervalle le tunnel, jugé trop dangereux, avait été fermé, en 1976. L’Équipement (comme on disait de ce service, qui dépendait encore de l’État) a ouvert, pour maintenir le passage, les lacets de part et d’autre du col.
Côté Savoie, on a toujours poussé pour une réouverture du tunnel. Il permet, certaines années, de gagner deux semaines d’ouverture, car sa partie sommitale est très longue à déneiger. Or, à Valloire, on attend la clientèle de passage le plus tôt possible.
Les Haut-Alpins (Ah ! Ces Français !) étaient moins enthousiastes, mais après travaux et sécurisation, le pari fut gagné en 2002.
Article issu du Dauphiné Libéré