Jaune fluo, rose vif, vert pomme…
Les vêtements de ski criards sont partout sur les pistes. Mais d’où vient cette tendance, et pourquoi continue-t-elle de séduire skieurs et snowboardeurs ?
Le retour du rétro sur les pistes
Il faut revenir dans le passé pour le comprendre.
Au début du XXe siècle, le ski n’avait pas encore son vestiaire dédié. Les skieurs s’habillaient chaudement, sans de coupe ajustée ni de matière technique : des lainages rustiques faisaient l’affaire. Comme l’explique pour le Dauphiné Libéré, Nadine Chaboud, historienne de la mode et spécialiste du sport : « À cette époque, il fallait avant tout se protéger du froid, quitte à laisser de côté les codes sociaux rigides qui régissaient les vêtements en ville. »
La doudoune, par exemple, a été inventée en 1931 par l’alpiniste Pierre Allain, inspiré par son sac de couchage. Une innovation qui a marqué l’arrivée des premières tenues techniques en montagne, bien avant les combinaisons flashy.
Les années 80, l’explosion des couleurs
Tout bascule dans les années 80. C’est l’époque de l’abondance, des technologies synthétiques et des couleurs criardes. Les années 80 marquent aussi l’essor des grandes marques de sports d’hiver, qui rivalisent d’ingéniosité pour habiller les skieurs. Rossignol, Fusalp, et d’autres proposent des combinaisons en nylon ultra-légères et des designs avant-gardistes.
À chaque saison, une nouvelle palette de couleurs. Les skieurs adoptent ces nouveautés, influencés par les publicités et les compétitions de l’époque. Être « démodé » sur les pistes devient une véritable hantise.
« Les vêtements gonflent à l’extrême, et les couleurs flashy débarquent avec la glisse et le surf, » raconte Nadine Chaboud. Ces teintes vives ont une double fonction : se démarquer sur les pistes, mais aussi… rester visible..
La sécurité, l’autre facteur
Effectivement, si les couleurs vives dominent les pistes, ce n’est pas uniquement pour faire plaisir aux yeux. Ces teintes éclatantes jouent un rôle essentiel : elles permettent de repérer facilement une personne en cas de chute ou de brouillard épais. Cette visibilité accrue est donc une question de sécurité, surtout dans des environnements où les conditions météo peuvent vite tourner au chaos.
Aujourd’hui, si ces vêtements fluos ne sont peut-être plus aussi « cool » qu’à ce fameux âge d’or, le flashy reste quand même bien présent sur nos pistes, surtout à l’ère où les réseaux sociaux peuvent tenter chacun à se distinguer par n’importe quel moyen.
