La montagne sur plusieurs jours à vélo ? La solution du « bikepacking »

Un jour de vélo, ça fait du bien, mais plusieurs jours en itinérance, c’est encore mieux.

Mais qui dit plus de jours, dit plus d’affaires à emporter avec soi. Vêtements, affaires de toilettes, duvet, voire tente… tout ce qui vous sera utile pendant votre voyage aura un certain poids, alors comment les emporter sans transformer son vélo en caravane ?

Sac à dos ? Trop lourd, trop chaud. Porte-bagages et sacoches classiques ? Trop encombrants, et bonjour l’aérodynamisme dans les cols. La solution s’est peut-être glissée dans un mot à la mode mais plein de promesses : le bikepacking.

Le principe du bikepacking : moins c’est mieux

Déjà le mot « bikepacking » est un croisement entre « bike » (vélo) et « backpacking » (randonnée avec sac à dos).

Contrairement au cyclotourisme traditionnel, où le confort et la quantité de matériel transporté priment, le bikepacking mise sur la légèreté et la discrétion. On remplace les porte-bagages par des sacoches fixées directement au cadre. Le but : emporter le strict nécessaire, sans jamais sacrifier l’agilité ni le plaisir de rouler.

D’ailleurs, le bikepacking est souvent associé aux vélos gravel, hybrides agiles entre route et sentier. Mais l’esprit bikepacking dépasse la question du matériel : c’est une manière de voyager plus simple, plus directe et parfois plus rude.

Combien ça coûte ?

Moins qu’il n’y paraît. Contrairement à une configuration de cyclotourisme complète avec porte-bagages et sacoches rigides, le bikepacking demande peu de matériel.

Une sacoche de selle, une sacoche de cadre et un polochon de guidon suffisent parfois à partir plusieurs jours. Il faut compter entre 200 et 500 € pour un kit complet de sacoches, avec des variantes selon la marque, la capacité et les options d’étanchéité.

Les 4 zones de stockage à connaître

Pour voyager efficacement à vélo, tout se joue dans la répartition des charges. Voici les principaux emplacements à exploiter.

1. La sacoche de selle

Souvent la plus volumineuse, elle se fixe sous la selle. Parfaite pour ranger duvet, vêtements de rechange ou matelas gonflable. Elle peut contenir entre 5 et 17 litres selon les modèles. Bien sanglée, elle évite le ballottement à chaque coup de pédale.

2. La sacoche de cadre

Fixée à l’intérieur du triangle principal du vélo. Très stable, elle est idéale pour les objets lourds (réchaud, alimentation, outils). Sa position centrale garantit un bon équilibre. Attention toutefois à la compatibilité avec les bidons si elle est de grande taille.

3. La sacoche de guidon

En forme de rouleau, elle accueille des affaires compressibles : tente, sac de couchage, vêtements chauds. Placée à l’avant, elle contribue à équilibrer le poids sur le vélo. Certaines sont compatibles avec des extensions pour y fixer une petite pochette additionnelle.

4. Les sacoches de fourche

Souvent utilisées sur les vélos de gravel ou VTT, elles se fixent sur les fourreaux de fourche via des œillets ou des systèmes type “cargo cage”. Leur contenu doit rester léger pour ne pas trop perturber la direction.

Schéma de Snowleader
Schéma de Snowleader

… et si jamais ça ne suffit pas (bonus) :

La sacoche de top-tube

Parfaitement placée entre vos jambes, elle permet un accès rapide aux objets importants : téléphone, barres énergétiques, multitool. Un must-have pour les longues distances.

Les cargo cages

Fixées sous le cadre ou sur la fourche, ces supports permettent de fixer des sacs étanches cylindriques. Pratique pour transporter une popote ou des bouteilles d’eau dans les zones désertes. Peu aérodynamique, mais souvent très utile.

Comment bien répartir le poids ?

La règle d’or : lourd au centre, léger aux extrémités. En clair, mettez vos objets les plus lourds dans la sacoche de cadre. Cela abaisse le centre de gravité et stabilise le vélo. Les vêtements, sacs de couchage et objets compressibles iront dans les sacoches de selle et de guidon.

Évitez de surcharger l’arrière, qui rendrait le vélo instable en descente. Un bon équilibre avant/arrière limite les efforts en montée et évite de trop solliciter la roue arrière.

Les accessoires utiles… ou pas

Tout dépend de votre itinéraire et de votre autonomie. Voici quelques équipements à considérer (ou à éviter) selon votre profil :

  • Réchaud et popote : utiles en autonomie totale, mais dispensables si vous mangez en refuge ou au restaurant.
  • Filtre à eau ou pastilles : essentiel si vous partez en pleine nature.
  • Couverture de survie et matelas gonflable : ne pèsent rien, peuvent sauver une nuit.
  • Batterie externe et éclairage fiable : indispensables si vous roulez tôt ou tard. Tente ? Pas obligatoire. Un tarp, une bâche ou un bivy bag suffisent souvent.
Sacoche de guidon
Sacoche de guidon

Tracer son itinéraire : l’art du compromis

Planifier un itinéraire en bikepacking ne revient pas à tracer une ligne droite entre deux points sur une carte. Il faut composer avec le terrain, les sources d’eau, les points de ravitaillement, les hébergements… et surtout vos jambes.

Des applications comme Komoot, Ride with GPS ou Bikepacking.com permettent de visualiser les routes, chemins, pistes, dénivelés, points d’intérêt et même les retours d’expérience d’autres cyclistes.

L’objectif : créer une trace ni trop longue, ni trop monotone. Une étape type fait souvent entre 80 et 130 km, avec entre 1000 et 2500 mètres de D+. Mais c’est à vous de fixer vos règles.

Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus