Antoine Girard, détenteur du record du monde d’altitude, tentera en juillet de survoler le K2, deuxième sommet le plus haut du monde et de dépasser les 9 000 m d’altitude. Pionnier du parapente au Pakistan, il évoque cet eldorado pour les pilotes de très haute montagne.
Depuis quand avez-vous ce projet ?
« J’ai le projet de survoler le K2 depuis 2020. Mais pour le réaliser il faut se préparer et résoudre tous les paramètres de l’équation. Personne n’a volé si haut dans le monde et ce n’est pas sans risque. En 2016 j’ai réalisé le premier vol du monde à plus de 8 000 m avec 8 127 m. En 2021 j’ai fait une nouvelle avancée pour confirmer certaines hypothèses des conditions aérologiques à 8 400 m avec un vol à 8407 m. Tous les paramètres sont maintenant calés. J’ai fait une première tentative en 2023 mais la météo ne m’a même pas permis d’essayer ! Cloué au sol pendant un mois ce fut frustrant. Cette année ne peut être que meilleure. »
Faut-il une autorisation spéciale en raison de la frontière avec la Chine ?
« Les autorisations pour voler sur le Baltoro (vallée glaciaire du K2, NDLR) sont difficiles à obtenir, le terrain est géré par les militaires pakistanais et c’est plusieurs mois voire des années pour obtenir une autorisation. Ce sera ma cinquième expédition là-bas et c’est maintenant plus facile à obtenir. Je travaille pour ce que ce soit ouvert à presque tout le monde. »
Avez-vous une équipe avec vous ?
« Oui, nous serons dix dont sept volants. Et quatre vont tenter de survoler le sommet. Je suis en contact avec Benjamin Védrines et son équipe, nous travaillons avec la même agence de trekking pour l’organisation. »
Quelle est la marge d’incertitude et quels sont les principaux paramètres à gérer ?
« Les prévisions météo sont maintenant suffisamment fiables pour connaître mes chances de réussite avant de commencer le vol. Il faut que tous les paramètres concordent, ce qui arrive deux à trois jours par mois, je vais y rester six semaines pour maximiser les chances de réussite. »
À combien évaluez-vous ces chances ?
« À plus de 50 % pour le sommet à 8 611 m mais seulement 20 % pour les 9 000 m ! »
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Le profil de la voile utilisée ?
« J’utilise une voile classique d’un niveau de compétition intermédiaire, il faut une voile facile à utiliser mais performante. C’est un mix entre les deux. Ce sera un e Ozone Zeolite qui se prête particulièrement à l’exercice. »
En quoi a consisté votre préparation ?
« Rien de particulier, c’est le résultat de l’entraînement d’une vie. On n’atteint pas le niveau requis en quelques mois. »
Pas d’oxygène en bouteille même en cas de secours ?
« Non, je serai suffisamment acclimaté pour monter à 9 000 m en volant sans. Je reste six semaines, avant la tentative, dans les montagnes à grimper jusqu’à presque 8 000 m à pied. »
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Pourquoi un tel engouement cette année des parapentistes pour le K2 ?
« Le paralpinisme a connu un bel essor ces dernières années. Il est normal que de plus en plus d’alpinistes tentent le K2 ! Son survol est tenté presque chaque année depuis 10 ans. Mais aucune autre expédition à travers le monde n’a atteint la simple hauteur de 8 000 m ! Actuellement seuls cinq vols ont dépassé les 8 000, deux réalisés par mes compagnons en 2021, Sébastien Brugala à 8 100 m et François Ragolski avec 8 225 m. Les trois autres sont les miens en 2016, 2021 au Pakistan et 2022 au Pérou. »
Pourquoi, cette région du Pakistan est-elle devenue le spot pour le paralpinisme ?
« Ce sont simplement les plus belles et grandes montagnes du monde et les permis sont plus faciles à obtenir et en parallèle il y a de plus en plus de paralpinistes ! »
Article issu du Dauphiné Libéré