Ascension du plus haut sommet de l’Océanie (4884 m) : le record de vitesse battu

La sprinteuse des cimes a encore frappé. Le 17 octobre dernier, Fernanda Maciel a établi un nouveau record de vitesse sur la pyramide de Carstensz (4884 m), le plus haut sommet d’Océanie, également connu sous le nom de Puncak Jaya. Une performance exceptionnelle pour la Brésilienne devenue Chamoniarde en 2018, digne de ses précédents exploits.

1 heure et 48 minutes pour faire l’aller-retour

Après être devenue l’humain le plus rapide à atteindre le point culminant de l’Antarctique en janvier 2023 (le mont Vison), la traileuse adepte de l’alpinisme minimaliste et express n’a mis qu’une heure et 48 minutes pour faire l’aller-retour entre le camp de base de cette montagne de Nouvelle-Guinée occidentale et son sommet, là où le commun des mortels tend à mettre en moyenne 12 heures.

« Cette montagne est assez intimidante. La météo est presque toujours mauvaise, le terrain toujours technique. Vous n’avez pas le droit à l’erreur », raconte la Chamoniarde de 44 ans, qui a dû composer avec des rochers glissants et une fine couche de neige piégeuse par endroits.

« J’ai dû rester très calme pour éviter de dévisser par moments, mais j’ai réussi à aller encore plus vite que ce que j’espérais ». Épuisée mais fière d’inscrire à nouveau son nom et celui d’une femme sur un tel record, Fernanda Maciel se réjouit surtout d’avoir pu saisir un des rares créneaux possibles pour gravir cette montagne indonésienne, figurant dans la « vraie » liste des Seven Summits (les sept plus hauts sommets des sept continents), celle rédigée par Reinhold Messner.

En proie à un violent conflit entre le gouvernement indonésien d’une part, et les rebelles du mouvement Free Papua d’autre part, cette région a longtemps connu une quasi-guerre civile. Par mesure de sécurité, les autorités indonésiennes avaient ainsi restreint ou interdit l’accès des étrangers au pic et au parc national qui lui est associé.

Un camp de base situé près d’une mine d’or

L’athlète et ancienne avocate spécialisée dans les dossiers environnementaux a d’ailleurs été marquée par la présence militaire sur le camp de base. « Situé près d’une mine d’or, il est régulièrement traversé par des hommes armés jusqu’aux dents, ce qui n’est pas toujours très rassurant », confie la montagnarde qui ne s’est jamais revendiquée alpiniste, mais qui reconnaît volontiers être inspirée par les prouesses de l’ultra-terrestre Kilian Jornet.

« Je ne suis pas une alpiniste. Je n’ai pas grandi dans un refuge des Pyrénées mais sur une colline raide de Belo Horizonte », reconnaît celle dont l’amour pour les cimes n’a fait que grandir depuis 2015 et ses premiers pas sous hypoxie.

Fernanda Maciel. Photo Le DL/Baptiste Savignac
Fernanda Maciel. Photo Le DL/Baptiste Savignac

L’Everest et le Denali en ligne de mire

Avec la pyramide de Carstensz dans son sac de trail, Fernanda Maciel n’est plus qu’à deux longueurs de son rêve : gravir en mode express les sept sommets les plus hauts de la planète. Celle qui partage sa vie avec un autre Chamoniard d’adoption, le Tchèque Martin Zhor, a donc désormais les yeux rivés vers le Denali en Alaska et l’Everest en Himalaya, qu’elle veut affronter sans oxygène.

Le projet d’une vie pour une coureuse qui continue à prendre plusieurs fois par an le départ d’un ultra-trail et qui, pour légitimer ses expéditions expéditives, cherche toujours à allier l’objectif sportif à l’utile avec des projets humanitaires ou scientifiques. Une façon pour l’ancienne avocate de continuer à plaider depuis les sentiers.

Article issu du Dauphiné Libéré

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