Avec une étape du Tour de France courue autour de la ville de Troyes dans le département de l’Aube, loin des Alpes, des Pyrénées et même des Vosges, on peut s’attendre à une journée ennuyeuse.
Rassurez-vous, cela ne sera pas le cas. Les organisateurs de la Grande Boucle ont décidé de terminer cette première semaine de course par une grosse nouveauté : les chemins blancs de Champagne. Ils ont été inaugurés en 2022 par le Tour de France Femmes. Une étape qui va ressembler aux Strade Bianche, course italienne qui a lieu au début du mois de mars autour de la ville de Sienne, en Toscane.
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Le profil de la neuvième étape
De la poussière et des cailloux, c’est le programme qui attend le peloton du Tour de France ce dimanche 7 juillet. La neuvième étape est une boucle autour de Troyes longue de 199 kilomètres. Il n’y a que quatre ascensions de quatrième catégorie. La difficulté n’est pas là. Elle se trouve dans l’enchaînement des chemins blancs : 14 secteurs pour un total de 32 kilomètres. De quoi vivre une étape spectaculaire pleine d’incertitudes et de surprises. Le départ fictif sera donné à 13 heures 15, l’arrivée est prévue autour de 18 heures.
Le gravel c’est quoi ?
Les chemins blancs de Champagne sont des sections de gravel. Si ce terme ne vous parle pas, on vous explique tout : semble-t-il venu des États-Unis comme le VTT, le gravel bike a traversé l’Atlantique pour rejoindre nos routes et surtout, nos chemins. À l’origine, le but était de bourlinguer avec efficacité sur des routes gravillonneuses (gravel = gravier). Aujourd’hui, le gravel est synonyme d’aventure, de découverte et d’imprévu.
Et si la route reste la base de la pratique, comme la piste en ski alpin, le gravel permet de passer (presque) partout, que ce soit pour découvrir de nouveaux itinéraires, trouver la tranquillité en s’éloignant des routes, faire du vélotaf ou du bike packing… Une pratique qui rassemble de plus en plus d’adeptes.
Le gravel, une option pour les coureurs ?
Les chemins blancs de Champagne sont une nouveauté qui suscite beaucoup d’interrogations pour les coureurs du Tour de France. Certains comme Tom Pidcock sont venus repérer l’étape il y a plusieurs mois déjà. Pas étonnant, le Britannique est aussi un spécialiste du VTT, champion olympique en 2021 et du monde en 2023. Un profil qui en fait un des favoris pour la victoire d’étape dimanche.
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D’autres coureurs ont fait part de leur scepticisme comme le Slovène Matej Mohoric, déjà vainqueur de trois étapes sur la Grande Boucle. « Je ne suis pas sûr que ces étapes de gravel aient leur place. Je pense que ça doit rester du cyclisme sur route », avait-il déclaré à Cyclingnews après l’annonce du parcours.
Pour venir à bout de ces chemins blancs, les membres du peloton vont-ils abandonner leur vélo de route traditionnel et opter pour le gravel ?
Les stratégies pour dimanche n’ont pas été encore dévoilées mais une première expérience a été tentée au printemps dernier. En avril, les coureurs de l’équipe Israel-Premier Tech ont pris le départ de Paris-Roubaix, la classique célèbre pour ses nombreux secteurs pavés, en gravel. Pas un franc succès en terme de résultat : le mieux classé Tom Van Asbroeck a fini la course à la 31e place à 7 minutes et 16 secondes du vainqueur Mathieu Van Der Poel.
On attend maintenant le choix des équipes pour dimanche et on se prépare à vivre une étape de folie.