Comment le loup a-t-il repeuplé notre massif des Écrins ?

En 2023, à part les zones de haute montagne, le massif est occupé presque dans sa totalité. 14 meutes sont recensées sur le territoire du parc national des Écrins (PNE).

Comment l’animal a-t-il repeuplé le massif ? Comment les meutes ont-elles évolué ?

La génétique, une clef essentielle

Pour mieux répondre à ces questions, les scientifiques ont eu recours à la génétique. Le projet Liens a été mené pendant deux ans par le Parc, l’office français de la biodiversité (OFB) et le laboratoire Écosystèmes et sociétés en montagne de l’Inrae (institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).

L’idée était d’exploiter les données collectées au fil des années par le réseau Loup-lynx dans les Écrins. Animé par l’OFB, ce réseau de correspondants locaux – les agents du Parc pour les Écrins – récolte des indices de présence. Pour le loup, il s’agit d’observations visuelles directes ou sur pièges photo, traces, restes de proies sauvages, hurlements , poils, urines, crottes, sang…

Image d'illustration
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L’histoire d’une colonisation en 3 phases 

Pour arriver à la situation actuelle dans les Écrins, il y a eu trois grandes phases, explique Yoann Bunz, chargé de mission faune vertébrée au Parc :

« Entre 1992 et 2010, on a des passages sporadiques dans le massif. Changement à partir de 2011, avec une présence plus régulière de l’espèce sur le massif et six reproductions détectées entre 2011 et 2016. Dernière phase depuis 2017, dans laquelle nous nous trouvons encore probablement aujourd’hui : la densification de l’installation des loups dans les secteurs favorables. »

Parc national des Écrins
Parc national des Écrins

« Des conclusions surprenantes » 

Les analyses génétiques ont permis de suivre certains loups à la trace. Avec à la clef “des conclusions riches d’enseignements, parfois surprenantes” rapporte le Parc.

Notamment concernant la dispersion – quand un individu quitte sa meute d’origine pour trouver un territoire libre et créer sa propre meute. “Un loup identifié génétiquement en Vallouise en 2015 a été détecté en Haute-Savoie de 2016 à 2018, soit une distance de 127 km à vol d’oiseau.

À l’inverse, une femelle détectée toute jeune dans la vallée de la Roizonne en 2017 a été identifiée deux ans plus tard, après dispersion, dans son nouveau territoire… dans le Beaumont, soit à 16 km à peine !” « Chez le loup, il n’y a donc pas qu’une façon de se disperser, en déduit Yoann Bunz. Cela dépend beaucoup du contexte et de l’individu. »

Parc national des Écrins
Parc national des Écrins

Une bonne nouvelle pour les défenseurs du loup

Pour qu’une espèce se maintienne, sa diversité génétique est primordiale. Le projet Liens a permis de montrer que dans les Écrins, le brassage fonctionnait. « Dans le massif, plusieurs “familles génétiques” différentes sont présentes, indique Yoann Bunz.

Ce qui contribue à la diversité génétique de la population, conférant ainsi aux loups une capacité d’adaptation plus importante aux changements de leur milieu. »

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